Décès aux urgences de Longjumeau : une enquête ouverte après la mort d’une jeune patiente de 20 ans

Vladimir P.
4 Min de lecture

Une tragédie qui soulève de nombreuses questions sur le système de santé français. Ce mercredi 8 janvier 2025, une jeune femme de 20 ans est décédée dans des circonstances troublantes aux urgences du centre hospitalier de Longjumeau, dans l’Essonne. Arrivée sur ses deux jambes, accompagnée de sa famille, elle n’a pas survécu à plusieurs heures d’attente dans un box des urgences.

L’affaire prend une dimension particulière dans un contexte de crise persistante des services d’urgence en France. La victime, atteinte d’une maladie génétique rare, la drépanocytose, présentait une hyperthermie à son arrivée. Une enquête interne est désormais ouverte pour faire la lumière sur les circonstances exactes de ce drame et déterminer d’éventuels manquements dans sa prise en charge.

Une prise en charge initiale qui pose question

Admise entre mardi soir et mercredi matin, la jeune patiente est examinée par un infirmier dès son arrivée. Malgré des signes d’hyperthermie, son état ne semble pas alarmant dans un premier temps. Elle est installée sur un brancard, dans l’attente d’examens plus approfondis. Sa maladie, qui s’attaque aux globules rouges et peut entraîner une anémie sévère, nécessite pourtant une surveillance particulière.


Qu’est-ce que la drépanocytose ?
La drépanocytose est une maladie génétique héréditaire qui affecte l’hémoglobine des globules rouges. Elle peut provoquer des crises très douloureuses, une anémie chronique et augmente le risque d’infections graves. C’est la maladie génétique la plus fréquente en France, touchant particulièrement les populations d’origine africaine, antillaise et méditerranéenne.

Une dégradation fatale de l’état de santé

Au fil des heures, l’état de la jeune femme se dégrade progressivement, sans que cela ne soit immédiatement remarqué par le personnel soignant. Ce n’est que vers 16 heures, lors de son transfert au scanner, que l’équipe médicale constate la gravité de la situation. À son retour d’examen, la patiente fait un arrêt cardiaque. Malgré l’intervention du SMUR, son décès est prononcé vers 19h30.

Des dysfonctionnements structurels pointés du doigt

L’enquête interne devra déterminer les responsabilités dans ce drame, mais certaines sources évoquent déjà des problèmes organisationnels majeurs. Le manque de lits d’aval contraint régulièrement le service à installer des patients dans les couloirs ou dans des box inadaptés. Une source syndicale citée par Le Parisien dénonce : « Année après année, on a fermé les lits, réduit les effectifs. Ce genre de drame devait arriver ».


La crise des urgences en chiffres
Les services d’urgence français font face à une situation critique avec une augmentation constante des passages (+3,5% par an en moyenne) alors que le nombre de lits diminue. En 2024, près de 20% des services d’urgence ont dû mettre en place des restrictions d’accès temporaires faute de personnel suffisant.

Une enquête qui s’annonce complexe

Les investigations devront notamment déterminer si les protocoles de surveillance ont été correctement appliqués et si le manque de moyens a contribué à ce drame. La direction de l’hôpital de Longjumeau a confirmé l’ouverture d’une enquête interne, tandis que la famille de la victime envisage de porter plainte pour établir les responsabilités dans ce décès tragique.