Le monde du cinéma français est en deuil. Ce dimanche 18 août 2024, Alain Delon s’est éteint à l’âge de 88 ans dans sa demeure de Douchy, entouré de ses proches. La nouvelle, annoncée par ses enfants Anthony, Anouchka et Alain-Fabien dans un communiqué adressé à l’AFP, a suscité une vague d’émotion dans le milieu artistique et au-delà.
Parmi les nombreux hommages rendus à l’icône du cinéma, celui de Paul Belmondo, fils de Jean-Paul Belmondo, a particulièrement touché les fans. Sur Instagram, il a partagé une photo en noir et blanc d’Alain Delon et de son père, accompagnée d’un message poignant : « Alain, un jour, vous m’avez dit que mon père vous manquait, aujourd’hui c’est vous qui allez nous manquer énormément ». Ces mots rappellent l’amitié profonde qui liait les deux géants du grand écran.
Une amitié forgée sous les projecteurs
L’histoire d’Alain Delon et Jean-Paul Belmondo est celle d’une amitié qui a marqué le cinéma français. Leur rencontre sur les plateaux de tournage a donné naissance à une complicité rare, nourrie par leur passion commune pour le 7e art. Ensemble, ils ont grandi dans l’industrie, devenant les visages emblématiques de toute une génération d’acteurs.
Malgré une rivalité professionnelle parfois exacerbée, leur lien est resté intact au fil des décennies. Paul Belmondo se souvient : « Mon père aimait beaucoup Alain, mais ils n’étaient pas inséparables. Il l’aimait parce qu’ils avaient grandi ensemble, au sens de devenir grands ». Une amitié qui s’est manifestée dans les moments clés de leurs vies respectives, des célébrations familiales aux remises de prix.
Borsalino : le zénith d’une collaboration mythique
Le point culminant de leur collaboration artistique reste sans conteste le film « Borsalino », sorti en 1970. Cette œuvre, réalisée par Jacques Deray, a non seulement marqué l’apogée de leur carrière commune, mais a également cristallisé leur statut de duo iconique du cinéma français.
Réalisé par Jacques Deray, « Borsalino » est sorti en 1970 avec un budget de 14 millions de francs français. Le film a connu un succès international, rapportant 35,3 millions de dollars au box-office mondial, dont 1,1 million aux États-Unis. Il s’est classé 19e dans le palmarès des « 20 plus grands films de gangsters que vous n’avez probablement pas vus » du magazine Empire en 2009.
Paradoxalement, ce succès a aussi été source de tensions entre les deux acteurs. La production du film, dans laquelle Alain Delon était impliqué, a engendré des désaccords qui ont temporairement refroidi leur relation. Cependant, comme l’a souligné Jean-Paul Belmondo lui-même, leur amitié « ne s’est jamais tarie », témoignant de la solidité de leur lien au-delà des aléas de leur métier.
L’héritage indélébile du Samouraï
La disparition d’Alain Delon marque la fin d’une époque pour le cinéma français. Surnommé « Le Samouraï » en référence à l’un de ses rôles les plus emblématiques, Delon laisse derrière lui une filmographie impressionnante qui a transcendé les frontières. De « Plein Soleil » à « Le Guépard », en passant par « Rocco et ses frères », ses interprétations ont marqué l’histoire du 7e art.
Son charisme, sa beauté légendaire et son talent indéniable ont fait de lui une star internationale, admirée bien au-delà de l’Hexagone. Alain Delon incarnait une certaine idée du cinéma français, alliant élégance, intensité et complexité. Son départ laisse un vide immense dans le paysage cinématographique, mais son influence continuera sans doute à inspirer les générations futures d’acteurs et de cinéastes.
Alain Delon a tourné dans plus de 80 films au cours de sa carrière. Il a travaillé avec des réalisateurs de renom tels que Luchino Visconti, Jean-Pierre Melville et Michelangelo Antonioni. Sa popularité s’étendait bien au-delà de la France, notamment au Japon où il était particulièrement adulé. En 1985, il a reçu le César du meilleur acteur pour son rôle dans « Notre histoire ».