Décès d’Amandine : ouverture du procès de sa mère pour actes de maltraitance aggravée

Laura P.
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Le drame qui a secoué la France à l’été 2020 revient aujourd’hui sur le devant de la scène judiciaire. C’est dans un tribunal de l’Hérault que s’ouvre, ce 20 janvier 2025, le procès de Sandrine P., accusée d’avoir infligé des actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort de sa fille Amandine, 13 ans. Une affaire qui met en lumière l’horreur de la maltraitance infantile dans ce qu’elle a de plus terrible.

L’adolescente, retrouvée sans vie dans des conditions dramatiques, ne pesait que 28 kg au moment de son décès. Une situation qui s’est particulièrement dégradée pendant la période du confinement, transformant ce qui aurait dû être une simple mesure sanitaire en véritable piège mortel pour la jeune victime.

Un père face à l’impensable

« Quand j’ai vu son visage, j’ai vu l’Holocauste, les camps de concentration, la mort. » Ces mots glaçants sont ceux du père d’Amandine, bouleversé par la découverte du corps de sa fille le 6 août 2020. En vacances en Méditerranée lorsqu’il apprend la nouvelle, il peine encore aujourd’hui à décrire ce moment où il a dû identifier le corps méconnaissable de son enfant.

Le rapport du médecin légiste est sans appel : une crise cardiaque accompagnée d’une septicémie, causée par des « négligences graves », a emporté la jeune fille. Un décès qui aurait pu être évité si les signes avant-coureurs avaient été pris en compte à temps.

De l’internat au calvaire quotidien

La vie d’Amandine avant la pandémie était celle d’une adolescente ordinaire. Scolarisée en internat, elle était décrite par ses camarades comme « la petite fille fine qui mangeait pour dix ». Un comportement qui, rétrospectivement, aurait peut-être dû alerter sur un mal-être plus profond.

Le véritable basculement survient en mars 2020, lorsque la crise sanitaire force Amandine à retourner vivre chez sa mère. Les enquêteurs ont mis au jour un quotidien fait de privations, de coups et d’humiliations. Plus aucune participation aux cours à distance, plus aucun contact avec l’extérieur.


Comprendre la notion d’actes de torture et de barbarie
En droit pénal français, les actes de torture et de barbarie sont caractérisés par l’infliction volontaire de souffrances aiguës, physiques ou mentales, dans le but de punir, d’intimider ou de contraindre. Ces actes sont punis de la réclusion criminelle à perpétuité lorsqu’ils ont entraîné la mort.

La justice face aux responsabilités

Sandrine P. et son compagnon Jean-Michel C. comparaissent devant la cour pour répondre de leurs actes. La mère est accusée d’actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort, tandis que le beau-père doit répondre de privation de soins et de nourriture.

Face aux enquêteurs, Sandrine P. maintient une ligne de défense troublante, décrivant sa fille comme un « enfant compliqué » qui volait et mentait. Elle évoque même une possible anorexie, une version rapidement écartée par les investigations qui ont révélé la réalité des sévices infligés.

Protéger les enfants : une responsabilité collective

Cette affaire soulève de nombreuses questions sur l’efficacité des dispositifs de protection de l’enfance, particulièrement en période de crise. Les services sociaux, les établissements scolaires et le voisinage constituent un maillage qui doit rester vigilant.


Que faire en cas de suspicion de maltraitance ?
Le 119 est le numéro national dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger. Gratuit et accessible 24h/24, il permet de signaler toute situation préoccupante. Le signalement peut être anonyme et doit être fait par toute personne ayant connaissance de faits de maltraitance.