Dépassement d’un véhicule de police : ce que dit vraiment le Code de la route

Julie K.
5 Min de lecture

Qui n’a jamais ressenti cette légère appréhension en apercevant une voiture de police roulant tranquillement devant soi ? Cette situation, aussi banale soit-elle, soulève souvent de nombreuses questions chez les automobilistes. Faut-il obligatoirement rester derrière ? Le dépassement est-il autorisé ? Et si oui, dans quelles conditions ?

Contrairement aux idées reçues, le Code de la route est très clair sur ce point : les véhicules de police et de gendarmerie sont soumis aux mêmes règles que les autres usagers de la route lorsqu’ils ne sont pas en intervention. Une réalité qui mérite d’être expliquée en détail pour éviter tout comportement inapproprié sur la route.

Ce que dit la loi sur le dépassement des forces de l’ordre

L’article R414-4 du Code de la route est formel : le dépassement d’un véhicule de police ou de gendarmerie est parfaitement légal dans des conditions normales de circulation. Aucune disposition spécifique n’interdit cette manœuvre, à condition bien sûr de respecter les règles classiques de dépassement qui s’appliquent à tous les véhicules.

Pour effectuer cette manœuvre en toute légalité, il est impératif de s’assurer que la signalisation le permet (ligne discontinue), que la visibilité est suffisante, et surtout que la limitation de vitesse en vigueur est respectée. Un dépassement dans les règles de l’art ne devrait donc pas attirer l’attention des forces de l’ordre.


Les règles d’or du dépassement
– Vérifier la signalisation au sol
– S’assurer d’une visibilité suffisante
– Contrôler ses angles morts
– Maintenir une vitesse réglementaire
– Respecter les distances de sécurité

Quand le dépassement devient interdit

La donne change radicalement lorsque les véhicules de police ou de gendarmerie sont en intervention. L’activation des gyrophares bleus et de l’avertisseur sonore leur confère une priorité absolue qui interdit tout dépassement. Dans ce cas, les automobilistes ont l’obligation de faciliter leur progression dans la circulation.

Cette règle s’applique également à tous les véhicules d’intérêt général prioritaires, incluant les pompiers, les ambulances du SAMU, et les véhicules des douanes en intervention. La priorité leur est accordée uniquement lorsque leurs dispositifs lumineux et sonores sont activés.

La hiérarchie des véhicules prioritaires

Le Code de la route établit une distinction claire entre les différentes catégories de véhicules prioritaires. Les véhicules d’intérêt général prioritaires comprennent les unités d’urgences hospitalières, la police, la gendarmerie, les pompiers, les douanes et les véhicules de transfert de détenus.

À un niveau différent se trouvent les véhicules bénéficiant de facilités de passage, comme les ambulances privées, les véhicules d’intervention électrique ou les transports de fonds. Ces derniers ne sont pas considérés comme prioritaires, même si la courtoisie veut qu’on facilite leur progression.


Le cas particulier des escortes
Tout véhicule escorté par les forces de l’ordre acquiert temporairement le statut de véhicule prioritaire, quelle que soit sa nature. Ce statut prend fin dès que l’escorte se termine.

Adopter les bons réflexes sur la route

Face à un véhicule prioritaire en intervention, les automobilistes doivent adapter leur comportement : réduire leur vitesse, s’arrêter si nécessaire, et dégager la voie dès que possible. Dans certains cas, il est même toléré de monter sur l’accotement ou le trottoir, tout en restant vigilant vis-à-vis des piétons.

En dehors des situations d’urgence, il est recommandé d’adopter une attitude respectueuse lors du dépassement d’un véhicule de police. Même si ce dernier n’est pas en intervention, un comportement provocateur pourrait légitimement attirer l’attention des forces de l’ordre et conduire à un contrôle.