Des établissements gourmands surfacturent l’eau du robinet, 60 Millions de consommateurs dénonce cette pratique abusive

Laura P.
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Dans de nombreux pays à travers le monde, l’accès à l’eau potable reste un défi majeur. Cette ressource vitale, pourtant essentielle à la survie de tous les êtres vivants, demeure une denrée rare et précieuse pour des millions de personnes. En France, cependant, la situation est bien différente. L’eau qui coule de nos robinets est traitée et contrôlée pour garantir sa potabilité, offrant ainsi à chaque citoyen un accès facile à cette source de vie.

Mais cette facilité d’accès ne doit pas être prise pour acquise. Derrière chaque goutte d’eau qui sort de nos robinets se cache un processus rigoureux de traitement et de contrôle, visant à assurer la sécurité sanitaire de cette denrée si précieuse.

Une qualité rigoureusement contrôlée

En France, l’eau du robinet est soumise à de nombreux contrôles de qualité. L’Agence régionale de santé (ARS) effectue chaque année une campagne de prélèvements au niveau des ressources, des stations de traitement et des réseaux de distribution. Ces analyses permettent de s’assurer que l’eau qui arrive dans nos foyers répond aux normes les plus strictes en matière de potabilité.

Pour connaître les résultats de ces contrôles pour votre commune, vous pouvez consulter le site internet du Ministère de la Santé ou vous rendre en mairie, où le maire a l’obligation d’afficher les synthèses des analyses réalisées par l’ARS.

Une obligation légale pour les restaurants

Depuis l’arrêté du 8 juin 1967, les établissements de restauration français sont tenus de proposer une carafe d’eau du robinet, à titre gratuit, à leurs clients. Cette obligation a été renforcée par la loi anti-gaspillage du 1er janvier 2022, qui exige désormais que les restaurants indiquent clairement sur leur carte ou sur un espace d’affichage la possibilité pour les consommateurs de demander de l’eau potable gratuite.

Cette précision légale fait suite à certaines pratiques contestables de la part de certains restaurateurs, qui proposaient de l’eau du robinet filtrée à leurs clients, mais en la facturant comme s’il s’agissait d’une eau en bouteille.

Des pratiques trompeuses dénoncées

Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la réglementation ne permet pas de distinguer une eau du robinet filtrée d’une eau dite « ordinaire ». Ainsi, même si un restaurant propose de l’eau filtrée payante, il ne peut se soustraire à l’obligation d’afficher et de proposer de l’eau potable gratuite.

L’association de défense des consommateurs 60 Millions de consommateurs a d’ailleurs dénoncé ces pratiques trompeuses. L’un de leurs clients, Hervé, a témoigné avoir été facturé 5 euros pour une « eau gazeuse Aquachiara » dans un restaurant, alors qu’il s’agissait en réalité d’eau du robinet gazéifiée. Cette arnaque soulève la question de la transparence, notamment pour les touristes étrangers qui ne sont pas nécessairement au courant que l’eau du robinet est potable en France.

Une vigilance de tous les instants

Bien que l’eau du robinet en France soit soumise à des contrôles stricts, il est important de rester vigilant face aux pratiques abusives de certains restaurateurs peu scrupuleux. Les consommateurs doivent être informés de leurs droits et exiger la transparence quant à la provenance et au prix de l’eau qui leur est proposée.

L’accès à l’eau potable est un droit fondamental, et il est essentiel de préserver cette ressource précieuse pour les générations futures. En France, nous avons la chance de pouvoir boire l’eau du robinet en toute confiance, mais cette confiance ne doit pas être trahie par des pratiques commerciales déloyales.