Descente infernale de 5000 mètres en 2 minutes : le destin tragique des 61 passagers d’un vol brésilien

Camille C.
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Une tragédie aérienne sans précédent a frappé le Brésil ce vendredi 9 août 2024. Un avion de ligne ATR 72-500 de la compagnie Voepass, transportant 62 personnes, s’est écrasé dans l’État de São Paulo, ne laissant aucun survivant. Le drame s’est déroulé en seulement deux minutes, pendant lesquelles l’appareil a effectué une descente vertigineuse de 5 000 mètres avant de s’écraser violemment au sol.

Les images glaçantes de l’accident, capturées par des témoins et partagées sur les réseaux sociaux, montrent l’avion tournoyant sur lui-même comme une feuille morte avant de disparaître dans une explosion dévastatrice. Ce crash soulève de nombreuses questions sur la sécurité aérienne et plonge le Brésil dans un deuil national de trois jours décrété par le président Luiz Inácio Lula da Silva.

La descente infernale : deux minutes qui ont tout changé

Le vol parti de Cascavel dans l’État du Paraná semblait se dérouler normalement jusqu’à 13h21, heure locale. C’est à ce moment précis que l’ATR 72-500 a commencé à perdre de l’altitude de manière inexpliquée. Selon les données de Flightradar24, l’appareil, qui volait à une altitude de croisière de 17 000 pieds (environ 5 200 mètres), a soudainement amorcé une descente brutale.

En l’espace de 60 secondes, l’avion a chuté de près de 5 000 mètres, effectuant des rotations sur lui-même, comme en témoignent les vidéos diffusées sur internet. La dernière transmission de données de l’appareil a été enregistrée à 13h22, quelques instants avant l’impact dévastateur avec le sol dans la ville de Vinhedo.

L’enquête s’organise, les premières constatations

Les autorités brésiliennes ont rapidement lancé une enquête pour déterminer les causes de ce crash. Les boîtes noires de l’appareil ont été retrouvées en bon état et envoyées à Brasilia pour analyse. Ces enregistreurs de vol, contenant les données techniques et les conversations du cockpit, seront cruciaux pour comprendre ce qui s’est passé durant ces deux minutes fatidiques.

Eduardo Busch, PDG de Voepass, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il était encore trop tôt pour avancer des hypothèses sur les raisons de l’accident. Cependant, les experts s’interrogent déjà sur la possibilité d’une défaillance technique ou d’un problème météorologique qui aurait pu causer cette perte de contrôle soudaine.

Qu’est-ce qu’une boîte noire ?
Les boîtes noires sont en réalité deux enregistreurs distincts : le CVR (Cockpit Voice Recorder) qui enregistre les conversations dans le cockpit, et le FDR (Flight Data Recorder) qui enregistre les paramètres techniques du vol. Malgré leur nom, elles sont généralement de couleur orange vif pour faciliter leur localisation après un accident.

Le choc et la mobilisation

Le crash a provoqué une onde de choc dans tout le Brésil. Les opérations de secours ont été immédiatement déployées sur le site de l’accident, mais malheureusement, aucun survivant n’a été retrouvé. Le maire de Vinhedo, Dario Pacheco, a annoncé que 24 corps avaient déjà été récupérés, dont ceux du pilote et du copilote, identifiés de manière préliminaire.

La compagnie Voepass a mis en place un dispositif de soutien psychologique pour les familles des victimes et s’est engagée à coopérer pleinement avec les autorités. De son côté, le constructeur ATR, basé à Toulouse, a exprimé sa solidarité dans un communiqué : « Nos premières pensées vont à toutes les personnes touchées par cet événement. Les spécialistes d’ATR sont pleinement mobilisés pour soutenir à la fois l’enquête et le client. »

Les questions de sécurité au cœur du débat

Cet accident ravive les inquiétudes concernant la sécurité des avions ATR. En janvier 2023, un appareil similaire s’était déjà écrasé au Népal, faisant plus de 60 victimes. Bien que largement utilisés dans le monde entier, avec 180 opérateurs dans 91 pays, ces avions font l’objet d’un examen minutieux après chaque incident.

Au Brésil, cet accident soulève également des questions sur la réglementation et la surveillance du transport aérien dans le pays. Les autorités devront répondre aux interrogations sur les procédures de maintenance, la formation des pilotes et les contrôles de sécurité en vigueur.

L’ATR 72 en chiffres
L’ATR 72 est un avion de transport régional turbopropulsé, conçu pour des vols court-courriers. Il peut transporter jusqu’à 72 passagers sur une distance maximale de 1 500 km. Depuis son entrée en service en 1989, plus de 1 000 exemplaires ont été livrés dans le monde entier.

L’impact sur l’industrie aéronautique

Cette tragédie pourrait avoir des répercussions importantes sur l’industrie aéronautique, en particulier pour le constructeur ATR. Les compagnies aériennes et les autorités de régulation du monde entier suivront de près les résultats de l’enquête, qui pourraient entraîner de nouvelles directives de sécurité ou des modifications dans la conception des appareils.

Pour le Brésil, cet accident représente un défi majeur dans sa quête pour améliorer la sécurité aérienne. Le pays, qui possède l’un des marchés intérieurs les plus dynamiques d’Amérique latine, devra peut-être revoir ses protocoles et renforcer ses contrôles pour restaurer la confiance des passagers et de la communauté internationale.