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Diplômée d’Oxford, elle vit recluse depuis 17 ans dans une cabane de boue auto-construite : sa méthode insolite pour une vie sans eau ni électricité

Julie K.
7 Min de lecture

Le business insolite qui finance sa retraite hors norme

Pour légaliser son occupation, Emma Orbach verse chaque mois 63 € à la mairie, une somme qu’elle réunit grâce aux dons des visiteurs. Curieux et militants écologistes paient librement pour visiter sa cabane lors de journées portes ouvertes, organisées trois fois par an. « Je ne vends rien, mais certains laissent l’équivalent d’un café », précise-t-elle, insistant sur son refus de monétiser son mode de vie.

Son projet ? Étendre le site en bâtissant d’autres huttes en terre, accessibles à ceux qui rêvent de décroissance radicale. « Je transmets mes techniques de construction sans béton ni clous », explique-t-elle, utilisant uniquement argile, paille et pierres locales. Une initiative qui rappelle son ancienne ferme Brithdir Mawr, mais cette fois, sans réseau électrique à proximité. « Si des gens veulent tenter l’aventure, ma porte est ouverte », lance-t-elle, défiant les normes avec un sourire.

Cabanisation en France : quand l’illégal devient un phénomène social

Dans l’Hérault, près de 30 000 parcelles sont occupées illégalement par des cabanes, mobil-homes ou yourtes, selon les estimations de franceinfo. Ces habitats précaires, souvent implantés sur des terrains non constructibles, se multiplient face à la crise du logement et aux prix exorbitants de l’immobilier. Certains, comme ce terrain agricole acheté 20 ans à bas coût, se transforment en résidences permanentes malgré leur classement en zone naturelle et inondable.

Les mairies ripostent par des patrouilles anti-cabanes et des démolitions, tout en offrant une possibilité de régularisation après six ans d’occupation. « L’objectif n’est pas de criminaliser la précarité, mais d’éviter les installations sauvages », explique un élu local. Une situation qui rappelle le combat d’Emma Orbach, mais à l’échelle d’un mouvement sociétal : celui de ceux qui choisissent – ou subissent – de vivre en marge des normes.