Une joggeuse expérimentée disparue en pleine course, une enquête qui bascule. Sept jours après la volatilisation d’Agathe Hilaire dans la campagne de Vivonne, les gendarmes ouvrent une nouvelle phase cruciale. Entre témoignage troublant sur un individu suspect et analyse minutieuse de 148 signalements, l’affaire prend un tournant inattendu. Comment une simple séance de jogging a-t-elle pu mener à cette enquête nationale mobilisant vingt spécialistes ? Les éléments-clés se cachent dans un détail technique et une révélation qui change tout.
Fin des recherches sur le terrain : l’enquête entre dans une nouvelle phase
Une semaine après la disparition d’Agathe Hilaire, les gendarmes annoncent la fin des opérations de ratissage dans le secteur de Vivonne, au sud de Poitiers. Le dispositif de terrain est levé, mais l’enquête prend une ampleur nationale avec le renfort d’une vingtaine de spécialistes mobilisés à plein temps.
La cellule d’investigation se concentre désormais sur l’analyse des premiers indices recueillis, tout en maintenant un rythme de travail soutenu. « Le ratissage du secteur où elle a disparu est terminé », confirme-t-on du côté des forces de l’ordre, sans pour autant évoquer une impasse.
Le signalement précoce du père, dès l’après-midi de la disparition, reste un élément central. Cette alerte rapide a permis aux enquêteurs de circonscrire rapidement la zone et d’engager immédiatement les vérifications d’usage. Un atout précieux dans une affaire où chaque heure compte.
L’entourage d’Agathe Hilaire sous examen : la méthode des enquêteurs
Les gendarmes déploient l’enquête d’environnement, protocole incontournable pour les disparitions inquiétantes. Ils vérifient minutieusement les emplois du temps et alibis des proches, y compris ceux du père à l’origine du signalement rapide. Une procédure standard qui permet de « fermer des portes », selon les termes utilisés dans l’enquête.
L’analyse s’étend aux relations personnelles et professionnelles de la joggeuse. Ses anciens compagnons, amis et collègues font l’objet d’un examen approfondi, notamment depuis son arrêt maladie de plusieurs mois. « Rencontrait-elle un problème avec un ou plusieurs collègues ? », s’interrogent les enquêteurs sans pointer de suspects précis.
Cette approche méthodique vise à écarter progressivement les hypothèses infondées. « Il ne s’agit pas de suspecter quelqu’un en particulier mais plutôt de n’écarter d’emblée aucune hypothèse », rappelle un expert des disparitions. Une stratégie qui explique le croisement systématique des déclarations et des faits vérifiables.
Le téléphone portable d’Agathe Hilaire : l’énigme des 10 kilomètres
Le dernier signal du téléphone de la joggeuse constitue un élément clé de l’enquête. L’appareil a cessé d’émettre dans l’après-midi du jour de sa disparition, localisé à 10 kilomètres de son point de départ. Une distance qui interroge sur le parcours réel effectué par la sportive expérimentée.
Les enquêteurs analysent toutes les données téléphoniques ayant borné dans le secteur durant cette fenêtre horaire. Un travail colossal qui implique le recensement des milliers de lignes mobiles présentes dans la zone. « L’une d’elles appartient-elle à une personne connue de la justice pour des faits de nature sexuelle ? », questionne un spécialiste des analyses criminelles.
Cette piste technique pourrait nécessiter plusieurs mois d’investigations, selon la complexité des recoupements. « Ce travail titanesque dépend du nombre de lignes à analyser », précise un membre de la cellule nationale. Une course contre la montre où chaque détail technologique devient une potentielle clé pour résoudre le mystère.
Le témoignage crucial et l’ombre des caméras : la piste qui relance l’enquête
Parmi les 148 signalements reçus par les gendarmes, un en particulier retient l’attention : un témoin affirme avoir vu « un individu louche » près des lieux de la disparition. Ce récit, en cours de vérification, devient un axe prioritaire pour les enquêteurs qui tentent d’établir un lien avec le dernier signal du téléphone.
Malgré l’absence de caméras sur le parcours de jogging d’Agathe Hilaire, les spécialistes analysent toutes les images disponibles des villes alentour. Deux questions centrales guident leurs recherches : la jeune femme apparaît-elle sur des enregistrements après sa disparition ? Une voiture ou un piéton suspect ressort-il des vidéos ?
Les enquêteurs croisent ces éléments avec les données téléphoniques et les déclarations des proches. Un travail d’autant plus complexe que le secteur rural limite les preuves visuelles. Mais chaque image pourrait contenir le détail révélateur qui « permet de lever le brouillard », comme le souligne un expert en criminalistique.