Une joggeuse disparue, une enquête qui prend un tournant crucial. Trois jours après la disparition d’Agathe Hilairet dans la Vienne, les recherches se concentrent sur un secteur-clé de 3 km² révélé par le parquet de Poitiers. Entre moyens techniques inédits et témoignages troublants, l’affaire dévoile des éléments qui relancent l’espoir. Mais pourquoi les autorités insistent-elles désormais sur « des fouilles ciblées » près de Vivonne ? Le procureur Cyril Lacombe livre des indices sans encore dévoiler l’essentiel.
Un périmètre réduit, des moyens concentrés
Les recherches entrent dans une phase cruciale avec une zone de ratissage réduite à 3 km² autour de Vivonne, contre 100 km² initialement explorés. Le parquet de Poitiers confirme ce recentrage stratégique : « Les ratissages se resserrent sur un secteur restreint », soulignant une approche désormais ciblée près du domicile familial de la joggeuse.
La mobilisation des forces s’adapte à cette nouvelle donne. 50 gendarmes restent sur le terrain ce dimanche, contre une centaine lors des premiers jours. Cette réorganisation permet de concentrer les efforts sur des indices précis, alors que militaires et sapeurs-pompiers ne sont plus mentionnés dans les opérations en cours.
Le procureur Cyril Lacombe justifie cette évolution par « des fouilles ciblées » rendues possibles après l’analyse des premiers éléments recueillis. Un contraste frappant avec les vastes opérations lancées dès jeudi dernier, lorsque le père d’Agathe avait signalé sa disparition au retour d’un footing devenu mystérieux.
Technologie et expertise au service des recherches
La gendarmerie déploie des moyens spécialisés pour explorer chaque piste. Des plongeurs de la brigade nautique d’Arcachon scrutent les plans d’eau, tandis que des civils équipés de détecteurs de métaux ratissent le secteur. « Des sondages aquatiques sont menés », précise Cyril Lacombe, évoquant une collaboration inédite entre professionnels et volontaires.
L’expertise locale joue un rôle clé : les membres du club sportif d’Agathe, connaisseurs du terrain forestier où elle s’entraînait, orientent les recherches. Leur contribution complète le dispositif technique, créant un maillage serré entre technologie de pointe et connaissance intime du territoire. Une synergie révélatrice de l’urgence à élucider ce mystère.
Témoignages et environnement privé : l’enquête sous un nouvel angle
Les investigations prennent une dimension psychosociale avec 30 témoignages déjà recueillis et analysés. Parmi eux, une dizaine d’auditions de proches effectuées samedi apportent un éclairage sur la vie de la joggeuse. Le parquet de Poitiers confirme scruter « l’environnement sentimental, familial et amical » d’Agathe Hilairet, sans préciser les éléments retenus.
« Il convient d’encourager toutes personnes qui auraient des informations à contacter les enquêteurs », insiste Cyril Lacombe. Son appel porte ses fruits : plusieurs citoyens ont spontanément pris contact avec les gendarmes depuis jeudi. Un flux de renseignements croisé avec les données techniques pour faire émerger des cohérences.
L’analyse de ces déclarations guide les recherches sur le terrain, où chaque détempignage peut orienter les ratissages. Les enquêteurs vérifient méticuleusement chaque élément, des habitudes sportives de la jeune femme à ses relations personnelles. Une méthode rigoureuse qui transforme progressivement les hypothèses en pistes concrètes.
Le dernier tracé de la joggeuse : la reconstitution minutieuse
Agathe quitte le domicile familial de Vivonne vers 10h30 jeudi, vêtue d’une tenue de running identifiable : short noir, haut sombre à manches courtes et sac de course. Son profil physique particulier – 1,65 m pour 35 kg – et ses cheveux attachés constituent des éléments clés diffusés dans l’avis de recherche.
Un détail intrigue les enquêteurs : son téléphone portable, accroché au poignet lors de sa disparition. Cet objet pourrait livrer des indices sur son itinéraire ou ses contacts immédiats. La précision de sa tenue, jusqu’à la couleur des vêtements, permet d’imaginer une disparition survenue en plein effort physique, sans préparation apparente.
Les circonstances exactes restent floues, mais chaque élément matériel devient une pièce du puzzle. La localisation du smartphone, non précisée par les autorités, fait l’objet de toutes les attentions alors que les recherches entrent dans leur quatrième jour.