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Disparition de Delphine Jubillar : Cédric Jubillar révèle en cellule l’endroit où il a caché le corps « Enterré dans la ferme brûlée… » pendant le procès

Julie K.
9 Min de lecture

Provocation ou aveu ? Le double jeu de Cédric Jubillar

Les déclarations contradictoires de Cédric Jubillard plongent l’enquête dans un « brouillard juridique ». D’un côté, ses confidences en cellule à Marco – « Je l’ai enterrée là-bas » –, de l’autre, ses dénégations publiques répétées. À sa compagne fugace Séverine, il aurait aussi évoqué la ferme en 2021, ajoutant un « détail macabre » : « Tu ne trouveras jamais son corps ». Une attitude qualifiée de « stratégie du chaos » par les psychiatres consultés lors de l’instruction.

Pour Me Emmanuelle Franck, avocate de l’intéressé, ces propos sont à relier au « caractère provocateur » de son client. « Il aime semer le doute, tester les limites, mais ça ne fait pas de lui un meurtrier », insiste-t-elle. Une thèse étayée par Séverine : « Il m’a clairement dit un jour : ‘je joue avec le système’ ». Reste une énigme : pourquoi Cédric Jubillar oriente-t-il les enquêteurs vers cette ferme… si son récit est inventé ?

Procès historique : peut-on condamner sans corps ni preuve ?

Le cas Jubillard pose un défi judiciaire inédit : juger un meurtre présumé sans cadavre, sans aveux et sans arme du crime. « Comment prouver l’irréfutable quand tout a disparu ? », résume un procureur anonyme. Le parquet d’Albi mise sur d’éventuelles révélations en audience, arguant que « certaines méthodes de meurtre ne laissent pas de traces », comme l’ont noté les juges d’instruction. La défense, elle, brandit l’« absence totale de preuves matérielles » et compte sur la médiatisation pour « faire éclater la vérité ».

Les parties civiles, dont la famille de Delphine, espèrent un effet catharsis. « Ce procès doit au moins établir la vérité sur ses derniers instants », confie un proche. L’opinion publique, divisée, guette un verdict qui pourrait créer un précédent juridique. Car en droit français, seules trois condamnations pour meurtre sans corps ont été prononcées depuis 1950. Cédric Jubillar, lui, reste « parfaitement prêt » selon ses avocats, répétant que « l’innocence ne se prouve pas, elle se constate ».