L’affaire de la disparition de Lina, adolescente de 15 ans portée disparue depuis un an en Alsace, connaît un nouveau rebondissement. De nouvelles preuves matérielles viennent de mettre en lumière l’implication probable du principal suspect, Samuel Gonin, dans cette affaire qui a tenu la France en haleine.
Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 19 septembre 2024, le procureur de la République par intérim de Strasbourg, Alexandre Chevrier, a fait une déclaration fracassante : « Tout tend à démontrer l’implication de Samuel Gonin dans la disparition de Lina ». Cette annonce marque un tournant décisif dans une enquête qui semblait piétiner depuis des mois.
Une disparition mystérieuse qui a bouleversé la France
Retour sur les faits : le 23 septembre 2023, Lina, une jeune fille de 15 ans, quitte son domicile de Plaine, au pied du massif des Vosges, pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche. Son objectif : prendre le train pour retrouver son petit ami à Strasbourg. Malheureusement, elle n’arrivera jamais à destination.
Malgré de nombreuses battues organisées dans les jours qui ont suivi sa disparition, aucune trace de l’adolescente n’a été retrouvée. L’inquiétude grandit, et le 1er octobre 2023, une information judiciaire est ouverte pour enlèvement et séquestration criminelle.
L’ADN, clé de voûte de l’enquête
L’enquête connaît un tournant majeur le 26 juillet 2024, lorsque le parquet de Strasbourg annonce une découverte capitale : l’ADN de Lina est retrouvé dans une voiture volée près de Narbonne. Ce véhicule était particulièrement intéressant pour les enquêteurs, car il avait été repéré non loin du lieu de la disparition de l’adolescente.
Mais ce n’est pas tout. Le procureur Alexandre Chevrier a révélé que l’ADN de Lina et celui de Samuel Gonin avaient été retrouvés sur des cordes présentes dans le coffre de la voiture. Cette découverte macabre prouve que la jeune fille avait été ligotée, renforçant ainsi les soupçons pesant sur Samuel Gonin.
L’ADN (Acide DésoxyriboNucléique) est une molécule présente dans toutes les cellules vivantes et qui renferme l’ensemble des informations nécessaires au développement et au fonctionnement d’un organisme. Il est unique à chaque individu, ce qui en fait un outil précieux dans les enquêtes criminelles.
Samuel Gonin : un suspect au passé trouble
Samuel Gonin, 43 ans, était déjà connu des services de police. Il devait comparaître le 22 juillet 2024 pour deux vols avec violence commis le 25 août 2023 à Besançon. Malheureusement, l’homme s’est donné la mort le 10 juillet à Besançon, laissant derrière lui des écrits troublants : « J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite ».
Ces derniers mots soulèvent de nombreuses questions quant à son implication dans la disparition de Lina. Le procureur Chevrier a d’ailleurs souligné que le décès de Samuel Gonin pourrait laisser certaines questions sans réponse.
Une enquête qui se poursuit malgré les obstacles
Malgré cette avancée majeure, l’enquête est loin d’être terminée. Le procureur a assuré que des moyens conséquents demeurent mobilisés pour retrouver Lina. Les enquêteurs doivent maintenant reconstituer le puzzle avec les éléments en leur possession, tout en sachant que le principal suspect ne pourra plus être interrogé.
L’affaire Lina reste donc ouverte, entre espoir de résolution et crainte de ne jamais connaître toute la vérité. Les proches de la jeune fille attendent toujours des réponses, tandis que la France entière reste marquée par cette disparition qui rappelle la vulnérabilité de nos jeunes face à des prédateurs potentiels.
Chaque année, environ 50 000 mineurs sont signalés disparus en France. La plupart sont retrouvés rapidement, mais certains cas, comme celui de Lina, restent non résolus pendant des mois, voire des années. Ces affaires mobilisent d’importantes ressources policières et judiciaires, et marquent profondément l’opinion publique.