La découverte macabre qui a mis fin à des mois d’angoisse et d’incertitude trouve enfin sa voix. Sadia, la randonneuse qui a retrouvé les ossements du petit Émile en mars 2024, sort de son silence et livre un témoignage poignant sur cette journée qui a bouleversé sa vie et celle de toute une famille.
Pour la première fois depuis cette découverte qui a secoué la France entière, cette habitante du Vernet se confie à cœur ouvert sur ce moment qui restera à jamais gravé dans sa mémoire. Entre émotion et devoir citoyen, son récit nous plonge dans les circonstances troublantes de cette découverte qui a mis fin à huit mois de recherches intensives.
Une randonnée qui bascule dans l’extraordinaire
Ce samedi 30 mars 2024 commence comme une journée ordinaire. Après quelques hésitations, Sadia décide finalement de partir en randonnée dans les sentiers du Haut-Vernet. Après environ deux heures de marche, l’impensable se produit : au beau milieu du chemin, elle aperçoit ce qui ressemble à un crâne humain. « Centré, millimétré. C’est comme si quelqu’un avait pris une règle pour le placer là », raconte-t-elle encore bouleversée.
Habitante du village marqué par la disparition d’Émile, son intuition ne la trompe pas. « Je savais que c’était lui. On habite au Vernet, il y a eu cet incident, on fait vite le rapprochement ». Sans hésiter une seconde, elle prend l’initiative de ramasser l’ossement, craignant que le vent ne l’emporte.
Rappel de l’affaire Émile
Le 8 juillet 2023, le petit Émile Soleil, âgé de deux ans et demi, disparaît alors qu’il se trouve chez ses grands-parents dans le hameau du Haut-Vernet. Pendant sept jours, d’intenses recherches sont menées par les forces de l’ordre et des bénévoles, sans succès.
Une journée sous le signe de l’enquête
Les heures qui suivent la découverte sont intenses. Après avoir alerté les gendarmes, Sadia les guide jusqu’au lieu exact de sa découverte. S’ensuit un long interrogatoire en gendarmerie, destiné à établir son profil et les circonstances exactes de la découverte. « Ils m’ont raccompagnée à minuit. Je n’avais pas mangé, même en rentrant, parce que j’étais sous le choc », confie-t-elle.
Malgré le traumatisme, Sadia continue aujourd’hui ses randonnées, bien que certains moments ravivent inévitablement les souvenirs de cette journée. « Je suis retournée récemment, j’ai cueilli des baies de genièvre, et j’ai revécu cet instant », avoue-t-elle.
Entre gratitude et enquête en cours
Si Sadia a choisi de ne pas assister aux obsèques d’Émile, ne connaissant pas personnellement la famille, les parents du petit garçon lui ont néanmoins exprimé leur reconnaissance à travers un communiqué, soulignant que sa découverte leur a permis d’entamer leur processus de deuil.
L’enquête se poursuit
Le procureur d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, confirme que l’hypothèse criminelle n’est pas écartée. De nouvelles expertises génétiques sont en cours dans un laboratoire bordelais, dont les conclusions sont attendues prochainement.
Pendant que Sadia tente de tourner la page en s’appuyant sur sa foi, l’enquête, elle, reste très active. Les analyses des ossements et des vêtements se poursuivent, et de nouvelles auditions sont menées régulièrement par les enquêteurs. Le mystère de la mort du petit Émile n’a pas encore livré tous ses secrets.