Il y a des histoires qui marquent profondément notre société, des drames qui, même des années après, continuent de nous hanter. La disparition du petit Habib, survenue en janvier 2014 près de Toulouse, en fait indéniablement partie. Onze ans après les faits, cette affaire reste l’une des plus mystérieuses disparitions d’enfants en France, laissant une mère dans une quête perpétuelle de vérité.
Jennifer Dana n’a jamais cessé d’espérer retrouver son fils, disparu à l’âge de 13 mois lors d’un week-end avec son père. Une histoire tragique qui prend un tournant encore plus sombre lorsque, quelques mois plus tard, le corps décapité du père est retrouvé, sans aucune trace de l’enfant.
Les zones d’ombre d’une disparition inexpliquée


Tout commence le 15 janvier 2014, lorsque Mehdi N., le père d’Habib, réclame la garde de son fils pour le week-end. Le contexte est déjà tendu : le couple est séparé suite à des violences conjugales, et une bataille juridique fait rage autour de la garde de l’enfant. Les menaces du père de partir en Algérie avec l’enfant résonnent alors comme un sinistre présage.
La disparition est rapidement signalée, et après une lutte acharnée avec les autorités, Jennifer Dana obtient la géolocalisation du téléphone du père. Les recherches mènent à l’Hospitalet-près-l’Andorre, où une découverte macabre attend les enquêteurs : le corps sans tête de Mehdi N.
Le mystère de l’Hospitalet-près-l’Andorre
L’hypothèse privilégiée par les enquêteurs suggère que la décapitation serait accidentelle, causée par le passage du corps dans la turbine d’un barrage. Cette zone reste au cœur des investigations, même des années après les faits.
Une enquête qui refuse de s’éteindre
Les recherches n’ont jamais véritablement cessé, prenant un nouveau tournant en 2022 avec des fouilles d’envergure. Des équipes cynophiles spécialisées de l’OCRVP ont été déployées pour explorer un bassin asséché, profitant des travaux d’EDF pour accéder à des zones jusqu’alors inaccessibles.
Ces chiens, capables de détecter des restes humains même après plusieurs années, ont minutieusement exploré les 3.000 m² d’eau asséchée, ravivant l’espoir de trouver des réponses à ce mystère vieux de plus d’une décennie.
Le combat d’une mère courage
Jennifer Dana mène un combat sur tous les fronts. Des rassemblements à Toulouse aux courriers adressés à Brigitte Macron, en passant par l’animation d’une page Facebook dédiée à la disparition d’Habib, elle refuse de baisser les bras. La piste algérienne reste pour elle une hypothèse crédible, suggérant que son fils pourrait avoir été confié à une tierce personne dans le pays d’origine de son père.
Une disparition sous surveillance internationale
La photo d’Habib est diffusée dans plus de 190 pays via Interpol, démontrant l’ampleur internationale des recherches. Malgré cette mobilisation mondiale, aucune piste concrète n’a encore abouti.
Une vie entre espoir et reconstruction
Aujourd’hui installée dans le Gers, Jennifer Dana a reconstruit une partie de sa vie. Mère d’un second fils prénommé Ilhan, elle avance tout en gardant intact l’espoir de retrouver Habib, qui aurait aujourd’hui 11 ans. « J’espère chaque jour qu’on va m’appeler pour me dire ‘On a retrouvé Habib, il va bien' », confie-t-elle, incarnant la force d’une mère qui refuse d’abandonner.