La disparition mystérieuse d’Imrân, 12 ans, continue de soulever de nombreuses questions trois semaines après les faits. La réception d’une vidéo troublante par sa sœur aînée vient aujourd’hui relancer l’enquête et susciter de nouvelles interrogations auprès des enquêteurs de la police judiciaire de Marseille.
C’est dans un climat de tension grandissante que les investigations se poursuivent à Fréjus. La vidéo, d’une durée de 47 secondes, reçue hier soir sur le téléphone portable de la sœur d’Imrân, fait désormais l’objet d’analyses approfondies par les experts de la police technique et scientifique.
Une disparition qui mobilise toute une région
Le 18 décembre dernier, Imrân quittait son domicile de Fréjus pour se rendre à son cours de natation. Le jeune garçon n’est jamais arrivé à la piscine municipale, située à seulement 800 mètres de chez lui. Les caméras de vidéosurveillance l’ont capté pour la dernière fois à 14h17 sur l’avenue des Mimosas, marchant d’un pas tranquille, son sac de sport à la main.
Depuis, un dispositif sans précédent a été déployé dans le Var : battues citoyennes, survols en hélicoptère, intervention d’équipes cynophiles et ratissage des zones boisées environnantes. Malgré la mobilisation exceptionnelle, aucune trace du jeune garçon n’avait été retrouvée jusqu’à présent.
Chiffres clés de l’enquête
– Plus de 1 200 personnes mobilisées lors des battues
– 847 témoignages recueillis
– 312 heures d’images de vidéosurveillance analysées
– 25 km² de zone de recherche couverte
Les mystères d’une vidéo troublante
La vidéo reçue hier soir montre un lieu sombre, probablement un sous-sol ou un garage, où une silhouette juvenile est visible pendant quelques secondes. Bien que le visage ne soit pas clairement identifiable, la famille affirme reconnaître la doudoune bleue caractéristique d’Imrân ainsi que sa démarche particulière.
Les enquêteurs restent cependant prudents quant à l’authenticité de ces images. Les premiers examens techniques révèlent des anomalies dans les métadonnées du fichier, suggérant une possible manipulation. Le numéro émetteur, masqué, n’a pour l’instant pas pu être identifié malgré les investigations en cours.
De nouvelles pistes sous la loupe des enquêteurs
La brigade criminelle explore actuellement plusieurs angles d’investigation. L’analyse des réseaux de téléphonie mobile dans le secteur de la disparition a permis d’identifier des mouvements suspects le jour des faits. Par ailleurs, trois témoignages récents font état d’un véhicule utilitaire blanc aperçu à plusieurs reprises dans le quartier les jours précédant la disparition.
Les enquêteurs concentrent également leurs efforts sur l’origine de la vidéo. Le laboratoire d’analyse numérique de la police judiciaire travaille sur l’extraction d’éventuels indices sonores ou visuels qui pourraient permettre de localiser le lieu de tournage.
Comprendre le protocole « Alerte Enlèvement »
Non déclenché dans cette affaire, ce dispositif nécessite la réunion de 4 critères stricts :
– Une disparition avérée
– Un danger imminent pour la vie de la victime
– Des éléments d’information permettant de localiser l’enfant
– La victime doit être mineure
Une mobilisation qui ne faiblit pas
La cellule d’enquête, renforcée depuis la réception de la vidéo, mobilise désormais vingt-cinq enquêteurs à temps plein. Le procureur de la République de Draguignan a annoncé ce matin l’extension du périmètre de recherche à l’ensemble du département, avec le soutien des brigades de gendarmerie locales.
La famille d’Imrân, soutenue par un collectif citoyen créé peu après la disparition, maintient sa présence quotidienne sur le terrain. Une nouvelle battue est organisée demain à l’aube, concentrée cette fois sur les zones industrielles de la périphérie de Fréjus, suite aux nouveaux éléments apportés par la vidéo.