Donald Trump atteint un seuil historique avec 45% d’approbation après 100 jours de mandat, du jamais-vu depuis 1945. Guerre commerciale, expulsion de migrants et défiance inédite sur le coût de la vie plombent sa cote. Mais comment expliquer cette chute plus rapide que sous Joe Biden, alors que 59% des Américains jugent déjà ses mesures économiques excessives ? Les sondages révèlent un désaveu qui touche jusqu’à ses bastions électoraux…
Un record historique battu : la chute vertigineuse des soutiens
Donald Trump entre dans les annales politiques américaines avec une performance inédite. L’institut Gallup révèle que 45% d’approbation moyenne sur ses 100 premiers jours de mandat constituent le pire score jamais enregistré depuis 1945. Un effondrement qui contraste avec les 60% de moyenne historique pour les présidents élus depuis Eisenhower.
Le décrochage apparaît encore plus saisissant face à son prédécesseur démocrate. À la même période en 2021, Joe Biden bénéficiait de 56% de satisfaction selon Reuters – un écart de 11 points que les experts attribuent aux choix économiques controversés de l’actuel locataire de la Maison-Blanche.
« La cote la plus basse de tous les présidents américains depuis la Seconde Guerre mondiale », assène l’étude Gallup qui souligne une défiance bipartisane. Même son prédécesseur républicain George W. Bush, confronté à la crise des subprimes, conservait 49% de soutien début 2005. Un chiffre qui confirme l’ampleur exceptionnelle du désaveu subi par l’ancien magnat de l’immobilier.
Guerre commerciale et coût de la vie : les raisons d’un désaveu
La politique économique de Donald Trump se heurte à une défiance croissante. Selon YouGov, 54% des Américains jugent désormais que le pays prend une « mauvaise pente » économique, contre 37% en janvier. Un revirement attribuable aux surtaxes douanières massives et à l’inflation persistante qui grèvent le pouvoir d’achat.
Les chiffres du sondage YouGov pour The Economist révèlent une érosion même chez les républicains : seuls 86% approuvent désormais sa stratégie commerciale, en baisse de 7 points. La chute est plus marquée chez les indépendants (-10 points) et les démocrates (-3 points), signe d’un clivage partisan qui s’accentue.
Le mécontentement culmine sur la question du coût de la vie : 31% des sondés seulement soutiennent son action dans ce domaine selon Ipsos. Une donnée cruciale alors que 59% des Américains estiment, selon l’AP-NORC, que les droits de douane imposés à l’international sont « allés trop loin ». Un paradoxe pour un président qui avait fait de la lutte contre l’inflation son cheval de bataille.
Immigration et justice : le double échec stratégique
La politique migratoire de Donald Trump subit un net revers dans l’opinion. L’approbation de son action chute à 45%, en baisse de 5 points en deux semaines selon YouGov. Un recul directement lié à l’expulsion controversée de plus de 200 migrants sans papiers vers le Salvador, fondée sur une loi relative aux « ennemis étrangers » finalement retoquée par la justice.
Ce revirement juridique met en lumière les méthodes contestées de l’administration. La disposition invoquée, initialement conçue pour des situations d’exception, a été jugée inapplicable par les tribunaux. Un camouflet qui alimente les critiques sur le caractère précipité des décisions présidentielles en matière d’immigration.
Le phénomène dépasse le cadre légal : seuls 7% des démocrates soutiennent désormais sa politique économique selon YouGov, preuve d’une polarisation accrue. Ces revers successifs fragilisent un président qui avait fait de la lutte contre l’immigration illégale un pilier de sa campagne.
Électorat hispanique et base républicaine : l’érosion des soutiens-clés
Le président enregistre un recul inquiétant dans ses bastions traditionnels. Le Pew Research Center relève une chute de 9 points de soutien chez les électeurs hispaniques depuis février, tombé à seulement 27%. Une tendance alarmante pour celui qui doit affronter Kamala Harris en 2024.
La fracture apparaît aussi au sein de sa base républicaine. L’approbation de sa politique économique chute de 7 points (93% → 86%) chez ses partisans selon YouGov, tandis que 50% de l’électorat redoute une récession selon l’AP-NORC. Ces chiffres révèlent une inquiétude inédite même chez les plus loyalistes.
« Cette méfiance pourrait poser problème à un président qui a promis de juguler l’inflation », souligne l’Associated Press. Un avertissement sérieux alors que les indépendants désapprouvent à 70% sa gestion économique – un taux record qui hypothèque toute marge de manœuvre politique.