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Donald Trump dans Maman, j’ai raté l’avion : Chris Columbus lâche enfin la vérité sur ce caméo « maudit », mais ne peut pas…

Julie K.
6 Min de lecture

Un film culte des années 90 au cœur d’une polémique politique. Trente-trois ans après sa sortie, Maman, j’ai raté l’avion refait parler de lui pour une scène devenue encombrante. Le réalisateur Chris Columbus brise enfin le silence sur le caméo controversé d’une figure présidentielle, mais révèle son impuissance à modifier son œuvre. Comment sept secondes à l’écran ont-elles pu se transformer en « malédiction » selon ses propres termes ? La réponse dévoile un incroyable bras de fer médiatique qui dépasse largement le cinéma.

Le caméo qui hante Chris Columbus

Sept secondes. C’est le temps qu’il aura fallu pour transformer un simple passage à l’écran en véritable casse-tête. Chris Columbus, réalisateur de Maman, j’ai raté l’avion, qualifie aujourd’hui le caméo de Donald Trump de « malédiction » dans une interview au San Francisco Chronicle. Depuis l’élection du businessman à la Maison Blanche en 2016, cette scène tournée au Plaza Hotel new-yorkais resurgit régulièrement dans les débats médiatiques.

Le cinéaste avoue sans détour son envie de supprimer définitivement cette séquence devenue encombrante. « C’est devenu un poids. J’aimerais que ça disparaisse », confie-t-il, révélant son impuissance face à ce dilemme artistique. Une frustration teintée d’ironie quand il évoque les conséquences d’une éventuelle coupure : « Si je la coupe, je serais sûrement viré du pays… on me renverra en Italie. »

Cette boutade masque mal un véritable malaise. La brève interaction entre Trump et le jeune Kevin McCallister, où l’homme d’affaires indique son chemin au héros du film, cristallise désormais les tensions entre création cinématographique et réalité politique.

Trump au Plaza Hotel : une apparition forcée ?

L’histoire secrète du caméo ressemble à un scénario de film. Dès 2020, Chris Columbus dévoilait à Business Insider les conditions troubles de cette apparition. Pour obtenir l’autorisation de tourner au Plaza Hotel – propriété de Trump à l’époque –, le réalisateur affirme avoir dû céder au chantage : « Vous pouvez utiliser le Plaza seulement si j’apparais dans le film », aurait exigé l’homme d’affaires.

Face à ce dilemme, l’équipe du film choisit de plier. « Donc on a accepté », concède Columbus, sans imaginer les conséquences futures. La surprise vient lors des avant-premières : le public applaudit spontanément Trump à chaque projection. Un paradoxe qui pousse le réalisateur à conserver la scène malgré ses réticences, « pour le public ».

Cette décision prise en 1992 prend aujourd’hui des allures de piège historique. Le succès initial de la séquence, perçu comme une victoire à l’époque, se retourne contre son créateur trois décennies plus tard. Le Plaza Hotel, décor clé du film, devient malgré lui le théâtre d’une bataille bien réelle entre cinéma et politique.

La guerre des versions Trump/Columbus

L’affaire prend des allures de duel médiatique. En 2023, Donald Trump contre-attaque sur Truth Social, balayant les déclarations du réalisateur. L’ancien président assure que c’est Columbus qui a « insisté » pour le caméo, niant catégoriquement s’être imposé : « Je n’avais pas le temps et je ne voulais pas le faire », clame-t-il.

Chris Columbus réplique aussitôt, qualifiant ces affirmations de « complètement fausses ». Ce clash rétrospectif transforme une simple anecdote cinématographique en bataille de légitimité historique. Chaque camp campe sur ses positions, rendant impossible toute réconciliation des mémoires.

Le débat dépasse les simples souvenirs de tournage. Il révèle comment un fait anodin peut devenir, des années plus tard, un enjeu de représentation politique. Les réseaux sociaux servent ici de caisse de résonance à une polémique qui interroge la frontière entre réalité filmée et réécriture narrative.

Macaulay Culkin entre en scène

La star du film prend position contre le caméo controversé. Macaulay Culkin, l’interprète culte de Kevin McCallister, rejoint le débat en relayant sur X (ex-Twitter) une pétition demandant le remplacement numérique de Donald Trump. Son commentaire accompagnant le partage ne laisse place à aucune ambiguïté : « Bonne idée ».

Cette intervention inattendue de l’acteur principal donne une nouvelle dimension au conflit. Alors que le réalisateur et l’ancien président se rejettent mutuellement la responsabilité, Culkin replace l’intégrité artistique au cœur des préoccupations.

La mobilisation des réseaux sociaux apparaît comme une arme à double tranchant. Si la pétition relancée par la star connaît un regain d’attention, elle souligne aussi l’impossible séparation entre une œuvre cinématographique et son contexte politique actuel.