Drame dans l’Oise : un septuagénaire tué à son domicile le jour de son anniversaire

Julie K.
4 Min de lecture

Un terrible drame a secoué la paisible commune de Verberie dans l’Oise ce samedi 19 octobre 2024. Ce qui devait être une journée de fête s’est transformé en cauchemar lorsque Jean-Louis Gaillet, sur le point de célébrer ses 77 ans, a été sauvagement assassiné à son domicile par son voisin de palier, un homme d’une trentaine d’années atteint de schizophrénie.

Les 3.800 habitants de cette commune sont sous le choc face à ce crime d’une violence inouïe. L’assaillant, armé d’une tronçonneuse, s’en est pris à son voisin en fin de matinée, alors que ce dernier s’apprêtait à fêter son anniversaire entouré de ses proches. Un acte de violence extrême qui soulève de nombreuses questions sur le suivi psychiatrique des personnes souffrant de troubles mentaux.

Une scène d’horreur en plein jour

Alertés par des cris, les voisins se sont précipités sur les lieux du drame. La scène qu’ils découvrent est insoutenable : l’agresseur, « maculé de sang », se tient debout, tronçonneuse à la main. « À qui le tour ? », lance-t-il aux témoins médusés. Un comportement glaçant qui laisse place, quelques instants plus tard, à un calme déconcertant. L’homme attend l’arrivée des gendarmes, assis sur le trottoir, les bras en l’air.

Les habitants du quartier sont encore sous le choc. « Je n’arrive pas à croire que Jean-Louis ne soit plus là. Il me faisait souvent coucou de sa fenêtre quand je passais dans la rue », confie un passant au journal Le Parisien.

Une victime appréciée de tous

Jean-Louis Gaillet était une figure locale respectée. Ancien président du comité des fêtes, il était contraint ces derniers temps de rester chez lui en raison de problèmes de santé. Son meurtrier, installé dans l’immeuble depuis à peine quelques mois, était déjà connu pour son comportement erratique.


La schizophrénie, une maladie mentale complexe
Trouble psychiatrique chronique qui affecte environ 1% de la population mondiale. Les personnes atteintes peuvent présenter des symptômes comme des hallucinations, des délires et des comportements désorganisés. Un suivi médical régulier est essentiel pour stabiliser la maladie.

Un suspect au lourd passif

L’enquête révèle que le suspect, boucher de profession en arrêt maladie, souffre de schizophrénie et se trouvait « en rupture de traitement ». Son comportement inquiétant avait déjà été remarqué par le voisinage : il chantait La Marseillaise tard le soir et avait des conflits récurrents avec les habitants de l’immeuble.

Plus préoccupant encore, l’homme avait déjà été condamné en 2019 pour violences aggravées et avait effectué un séjour en hôpital psychiatrique avant son installation à Verberie. Une situation qui suscite l’indignation du maire, Michel Arnould : « C’est incroyable qu’il n’y ait pas eu de suivi après son hospitalisation. »

Les failles du système mises en lumière

Suite à son interpellation, le suspect a été examiné par un psychiatre qui l’a déclaré incompatible avec la garde à vue. Il a été placé en hospitalisation sous contrainte sur décision préfectorale, dans l’attente d’une amélioration de son état de santé.


L’hospitalisation sous contrainte
Mesure permettant l’admission en soins psychiatriques d’une personne sans son consentement. Elle peut être décidée par le préfet lorsque les troubles mentaux compromettent la sûreté des personnes ou portent gravement atteinte à l’ordre public.

Ce drame met en lumière les lacunes dans le suivi des patients atteints de troubles psychiatriques et soulève des questions sur l’efficacité du système de prise en charge actuel.