Une nouvelle tragédie vient endeuiller le monde de l’exploration urbaine. Dans la nuit de lundi à mardi, une jeune femme de 21 ans a perdu la vie en chutant du huitième étage de l’ancienne Maison de l’agriculture de Nevers, un bâtiment désaffecté depuis plus d’une décennie. L’accident s’est produit aux alentours de minuit quinze, alors que la victime pratiquait ce qui est communément appelé de l’urbex, accompagnée d’un ami.
Originaire de la petite commune de Saizy dans la Nièvre, la jeune exploratrice urbaine a fait une chute mortelle depuis l’une des fenêtres de l’édifice. Son corps a été découvert par les services de secours sur le toit d’un bâtiment annexe, le long de la rue du Ravelin, après qu’une riveraine ait donné l’alerte suite à des bruits suspects.
Une nuit d’exploration qui tourne au drame
Les témoignages recueillis auprès des habitants du quartier permettent de reconstituer les derniers instants. Une résidente de la rue Bernard-Palissy, dont l’habitation fait face au site, rapporte avoir entendu « un cri suivi d’un bruit sourd ». Dans un premier temps, elle avoue avoir pensé à un incident routier, l’angle avec la rue du Champ-de-Foire étant connu pour ses excès de vitesse fréquents.
Les secours, rapidement dépêchés sur place, n’ont malheureusement pu que constater le décès de la jeune femme. L’ami qui l’accompagnait, sous le choc, a été pris en charge par les services d’urgence et devra être entendu dans le cadre de l’enquête.
Qu’est-ce que l’urbex ?
L’exploration urbaine ou « urbex » est une pratique consistant à visiter des lieux construits et abandonnés par l’homme. Cette activité, bien que de plus en plus populaire, reste illégale car elle implique souvent une violation de propriété privée et expose les pratiquants à des risques importants.
Un bâtiment en sursis
L’ancienne Maison de l’agriculture, laissée à l’abandon depuis 2010, était devenue un point de convergence pour les amateurs d’exploration urbaine, malgré les nombreuses alertes des riverains concernant sa dangerosité. L’édifice, dans un état de délabrement avancé, faisait l’objet de fréquentes intrusions, suscitant l’inquiétude du voisinage.
Ironie du sort, le bâtiment venait tout juste d’entrer dans une nouvelle phase de son histoire. Un investisseur s’était récemment porté acquéreur de la structure, avec un projet ambitieux de transformation en hôtel de 83 chambres et restaurant. Le permis de construire avait été déposé en juillet 2024, et les travaux, qui devaient s’étendre sur 4 à 5 mois, venaient à peine de débuter.
Une enquête aux multiples angles
Les autorités ont immédiatement ouvert une enquête pour faire toute la lumière sur ce drame. Une autopsie sera pratiquée pour orienter les investigations, notamment pour déterminer si la chute résulte d’une simple perte d’équilibre ou si d’autres facteurs sont entrés en jeu.
Les dangers de l’urbex en chiffres
Chaque année en France, plusieurs accidents graves sont recensés lors d’explorations urbaines non autorisées. Les risques principaux incluent les chutes, les effondrements de structures et l’exposition à des matériaux dangereux comme l’amiante.
Face à ce drame, la municipalité de Nevers envisage de renforcer drastiquement les mesures de sécurité autour du site. Des dispositifs supplémentaires pourraient être mis en place pour prévenir de nouvelles intrusions et éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise.
