Un drame qui saisit toute une communauté éducative. Au collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes, l’incompréhension règne après l’attaque au couteau qui a coûté la vie à Lorène. Pourquoi cette jeune fille décrite comme souriante et sans histoire a-t-elle été la cible principale de Justin P., son assaillant présumé? Ce qui trouble particulièrement les enquêteurs et l’entourage des victimes, c’est cette révélation du procureur: la jeune fille était apparemment la seule personne du lycée avec qui il aimait parler. Les circonstances précises de ce passage à l’acte et les motivations du jeune homme, aujourd’hui interné en psychiatrie, restent à éclaircir.
Un drame au cœur de l’établissement : retour sur l’attaque de Nantes
Le vendredi 25 avril 2025, le collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes a été le théâtre d’une attaque d’une extrême violence. Cet événement tragique a coûté la vie à Lorène, une élève de l’établissement, et a également blessé trois autres personnes avant l’interpellation du suspect, identifié comme Justin P. Les faits, d’une rapidité déconcertante, ont plongé la communauté scolaire dans l’effroi.
Selon la chronologie établie par Antoine Leroy, procureur de la République de Nantes, l’agression a débuté aux alentours de midi. Le mis en cause se rend d’abord dans les toilettes du lycée où il passe une dizaine de minutes. Il y dépose son sac, contenant notamment des couteaux et une réplique de Colt 45, avant d’écrire sur un mur et de se scarifier le front. Sa recherche d’un camarade dans une classe de seconde n’aboutit pas, et il retourne aux toilettes vers 12h20 pour se masquer le visage.
La violence éclate alors qu’il pénètre à nouveau dans une salle de classe. Devant tous les élèves présents, il s’en prend spécifiquement à Lorène, lui portant, selon les éléments communiqués, pas moins de 57 coups de couteau. Sortant ensuite de la pièce, il attaque apparemment au hasard trois autres étudiants avant qu’un membre du personnel ne parvienne à l’attirer et à le contenir dans un sas, permettant l’intervention des forces de l’ordre.
Ce récit factuel des événements souligne la brutalité et la concentration de l’attaque principale, suivie d’agressions aléatoires, avant l’intervention décisive qui a mis fin à la série de violences. Au-delà de cette chronologie des faits, qui était Lorène, la jeune victime de ce drame ?
Le portrait de Lorène : une victime unanimement appréciée
Qui était Lorène, cette jeune fille dont la vie a été brutalement fauchée ? Au-delà de la tragédie qui l’a touchée, ses camarades et sa famille dressent le portrait d’une personne discrète mais lumineuse. Selon les témoignages recueillis, Lorène était décrite comme « un peu timide, un peu réservée », mais surtout comme une personne « souriante, qui ne cherchait pas les problèmes ». Ce caractère calme et bienveillant semble avoir marqué ceux qui la côtoyaient au quotidien au sein de l’établissement.
Une élève du collège-lycée, s’exprimant au micro de BFMTV, a tenu à souligner cette dimension positive de sa personnalité. Elle insiste sur le fait qu’il ne faut pas réduire Lorène à son statut de victime, rappelant que « C’était surtout une personne souriante, qui voulait que du bien autour d’elle ». Ce témoignage, partagé par d’autres, met en lumière une jeune fille appréciée pour sa gentillesse et sa nature positive, une élève « comme nous, qui vivait comme nous », dont le destin tragique a d’autant plus bouleversé la communauté.
Dans ce moment de deuil, la famille de Lorène a exprimé le souhait de préserver l’image de leur fille. Par l’intermédiaire du Comité des élèves, le père de Lorène a fait savoir qu’il ne souhaitait pas que le visage de sa fille soit révélé publiquement. Une démarche visant à maintenir le souvenir de Lorène tel qu’elle était connue et aimée par ses proches et ses camarades, loin de la violence qui l’a emportée. Ce portrait émouvant contraste fortement avec le profil de celui qui lui a ôté la vie. Qui est donc Justin P., l’auteur présumé de cette attaque ?
Le profil du suspect : isolement et incompréhension
Après avoir relaté le déroulement des faits et dressé le portrait de la jeune victime, il est essentiel d’aborder le profil de l’assaillant présumé, Justin P. Les informations disponibles à ce stade de l’enquête proviennent principalement des déclarations officielles, notamment celles du procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy. C’est par sa voix que l’on commence à cerner, avec la prudence requise, la personnalité complexe du mis en cause.
Lors d’un point presse, le procureur a ainsi révélé un détail saisissant concernant la relation entre Justin P. et Lorène. Contre toute attente, il a indiqué que « La jeune fille qu’il a tuée était la seule personne du lycée avec qui il aimait parler ». Cette déclaration met en lumière un possible isolement du jeune homme au sein de l’établissement et une relation apparemment unique, dont la nature exacte reste à déterminer, avec celle qui est devenue sa victime.
Le procureur a également souligné que Justin P. n’a donné « aucun motif à son geste ». Cette absence de mobile déclaré ajoute à l’incompréhension face à la violence de l’attaque. Actuellement, le suspect est interné en psychiatrie, une décision qui suggère une évaluation de son état mental dans le cadre de la procédure judiciaire. Ces éléments, bien que parcellaires, dessinent le contour d’un individu dont le passage à l’acte semble lié à des facteurs complexes et potentiellement d’ordre psychologique, loin des explications simples. Au-delà de ce profil troublant, comment la communauté scolaire a-t-elle vécu et réagi face à ce drame ?
L’émotion et la réaction de la communauté scolaire
Le drame qui a frappé le collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides a naturellement provoqué une onde de choc au sein de toute la communauté scolaire. Face à l’incompréhension et à la douleur, parents et élèves ont rapidement exprimé leur besoin de se retrouver et de partager leur émotion, témoignant de l’impact profond de cette attaque sur l’établissement.
Dès le vendredi 25 avril 2025, jour de l’attaque, un rassemblement s’est organisé dans l’enceinte de l’établissement. Ce moment de recueillement a permis aux familles et aux jeunes de se retrouver sur les lieux mêmes du drame, un geste fort pour marquer leur solidarité et leur tristesse face à la perte de Lorène et aux blessures infligées à d’autres élèves. C’est dans ces instants partagés que l’ampleur de l’impact émotionnel est apparue clairement.
Les témoignages recueillis auprès des élèves soulignent ce sentiment d’effroi et de vulnérabilité diffuse. Une jeune fille, s’exprimant au micro de BFMTV, a ainsi confié le choc ressenti par elle et ses camarades. Elle a exprimé la proximité qu’ils éprouvaient avec Lorène, une élève comme les autres, avant de verbaliser la peur latente : « On est vraiment touchés, ça aurait pu être nous ». Cette phrase simple mais percutante résume le sentiment que le danger a frappé de manière indiscriminée, brisant le sentiment de sécurité au sein même de l’école. Le climat au sein de l’établissement est marqué par cette tristesse collective et l’interrogation face à un acte d’une telle violence. La communauté scolaire tente désormais de faire face à cette épreuve et de comprendre comment un tel drame a pu se produire en son sein.