Un drame familial d’une rare violence secoue la Guadeloupe depuis la nuit du 4 au 5 novembre dernier. Deux jeunes enfants, âgés respectivement d’un et quatre ans, ont été retrouvés décapités à leur domicile de Sainte-Rose. Une tragédie qui soulève de nombreuses questions sur la santé mentale et la protection de l’enfance.
C’est le père, rentrant de son travail de nuit, qui a fait la macabre découverte dans la salle de bain du domicile familial. Les corps des deux jeunes victimes présentaient des traces de décapitation, et une arme blanche a été retrouvée sur les lieux. Le logement était dans un état de grand désordre, témoignant de la violence de la scène qui s’y est déroulée.
Une intervention policière délicate
Les forces de l’ordre, rapidement alertées par le père en état de choc, ont déployé d’importants moyens pour retrouver la mère des enfants. Cette dernière a été interpellée vers 3h45 du matin alors qu’elle déambulait nue dans les rues de la commune. Face à son état de délire manifeste, les gendarmes ont dû faire usage d’un pistolet à impulsions électriques pour maîtriser la situation, comme l’a précisé le général Christophe Perret.
La mère a initialement été placée en garde à vue, mais son état psychologique incompatible avec une détention a conduit à son transfert immédiat en service psychiatrique, où elle est désormais hospitalisée sous contrainte.
La dépression post-partum en chiffres
Touchant environ 13% des femmes après l’accouchement, la dépression post-partum reste souvent non diagnostiquée. Les femmes en âge de procréer sont particulièrement vulnérables aux troubles psychiques, avec des taux élevés de morbidité sociale et de symptômes dépressifs non traités.
Une enquête minutieuse en cours
La brigade de recherches de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre a été chargée de l’enquête, ouverte pour meurtre par ascendant sur mineurs de moins de 15 ans. Les autopsies des deux enfants sont programmées pour les 6 et 7 novembre, afin de déterminer les circonstances exactes des décès.
La procureure de la République de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo, souligne que la famille était jusqu’alors inconnue des services judiciaires, tant sur le plan pénal que dans le cadre de l’assistance éducative.
Un dispositif de soutien exceptionnel
Face à l’ampleur du drame, les autorités ont rapidement mis en place un important dispositif d’accompagnement. Une cellule psychologique a été ouverte dans l’établissement scolaire où était scolarisé l’enfant de quatre ans. Le préfet a également activé une cellule médico-psychologique accessible à l’ensemble de la population.
Les signaux d’alerte à ne pas négliger
Les troubles psychiatriques post-partum peuvent se manifester sous trois formes : le baby blues (trouble affectif temporaire), la dépression post-partum et la psychose post-partum. Les symptômes incluent notamment des humeurs dysphoriques, de la confusion, de l’anxiété et des pensées suicidaires.
La communauté de Sainte-Rose, profondément marquée par ce drame, se mobilise pour soutenir les proches des victimes. Les services sociaux et de santé sont également pleinement mobilisés pour accompagner la famille et prévenir d’éventuelles situations similaires à l’avenir.