Dans un monde où l’humour est souvent considéré comme une échappatoire légère, Élie Semoun choisit de prendre le taureau par les cornes. L’humoriste français, connu pour ses personnages hauts en couleur et son humour incisif, revient sur le devant de la scène avec un nouveau one-man-show intitulé « A partager ». Mais attention, ce spectacle promet d’être plus mordant que jamais.
Interrogé par TV Mag, Semoun ne mâche pas ses mots. Il annonce d’emblée que les thèmes abordés dans ce nouveau spectacle seront « plus saignants » qu’à l’accoutumée. Au menu : pédophilie, homosexualité, djihadisme et politique locale teintée d’extrémisme. Un cocktail explosif qui promet de secouer les consciences et de faire grincer quelques dents.
Un miroir tendu à une société en crise
Pour Élie Semoun, ce spectacle est l’occasion de s’exprimer sur les récents événements qui ont secoué la France et de dénoncer certaines dérives qu’il observe au quotidien. « Je trouve que la société est vachement violente. Je me sens agressé », confie-t-il, avant d’asséner un constat sans appel : « On vit malheureusement dans un pays de racistes – maintenant ça me semble clair – et ça me choque. »
L’humoriste n’hésite pas à livrer son analyse personnelle de la situation. Il pointe du doigt l’infiltration progressive d’idées démagogiques dans la société française, idées qui, selon lui, « prônent que l’étranger est un danger ». Semoun s’inquiète de la banalisation de certains discours : « Les gens n’ont plus honte de passer à la télé à visage découvert pour dire : ‘Oui, je vote Front national’, ‘Oui, je pense qu’il y a trop d’Arabes’, ‘Oui, je pense que la religion musulmane est une religion dangereuse’. »
Le Front National dans le viseur
Dans son spectacle témoignage, Élie Semoun compte bien épingler ceux qu’il considère comme responsables de cette montée du racisme. Il pointe notamment du doigt un parti politique en particulier : le Front National. Selon lui, ce mouvement est en grande partie responsable de la progression de ces idées haineuses dans la société française.
« Quand un parti politique dit ce que soi-disant on pense tout bas, beaucoup en déduisent qu’il n’y a plus de problème et qu’on peut répéter ces conneries », explique-t-il. Pour incarner cette dérive, Semoun a créé un nouveau personnage : le « facho au conseil municipal ». Ce protagoniste caricatural n’hésite pas à proposer de changer le nom du stade Yannick Noah en centre sportif Jean Roucas, illustrant ainsi de manière grotesque les idées qu’il dénonce.
L’humour comme arme de déconstruction massive
Bien que certains de ses personnages les plus célèbres comme Cyprien ou Kevina ne feront pas partie de ce nouveau spectacle, Élie Semoun promet un show riche en nouvelles créations. L’humoriste reste fidèle à sa marque de fabrique : un humour qui n’épargne personne, pas même lui-même.
Dans un dernier aveu empreint d’autodérision, Semoun confie : « En fait, ce qui me fait peur, c’est la bêtise : la mienne et celle des autres ! » Une phrase qui résume à elle seule l’esprit de ce nouveau spectacle : un miroir tendu à une société en crise, où l’humour devient une arme pour déconstruire les préjugés et faire réfléchir le public. Avec « A partager », Élie Semoun prouve une fois de plus que le rire peut être un puissant vecteur de réflexion et de remise en question.