Le poids des stéréotypes de genre révélé par la science
L’Institut des politiques publiques a mis en lumière un mécanisme pernicieux : les stéréotypes sexistes affectent les choix scolaires des filles « dès l’âge de 6 ans ». Leurs travaux montrent que l’autocensure en mathématiques naît au CP, quand bien même les écolières présentent les mêmes capacités initiales que les garçons. « Aucun facteur biologique ou génétique n’explique ce décrochage », martèle l’étude.
Sur le terrain, des enseignants témoignent. Sophie, institutrice en CP à Marseille, constate : « Dès le mois de janvier, des filières murmurent “Je suis nulle en calcul”. Elles intériorisent l’idée que c’est un truc de garçons ». Un phénomène qui expliquerait pourquoi 67% des diplômés en STEM restent des hommes, selon les chiffres 2021 cités par le ministère.
Borne puise dans son histoire personnelle pour justifier sa politique
Élisabeth Borne assume un lien direct entre son parcours et sa vision de l’éducation. Diplômée de Polytechnique, la ministre confie aux élèves des Mureaux que « les sciences protègent des aléas de la vie », en référence à ses épreuves personnelles. « Quand on vit des événements difficiles, la logique devient un refuge », insiste-t-elle, sans préciser la nature de ces épisodes.
Ses convictions inspirent des mesures concrètes : un plan national contre les stéréotypes genrés dans l’orientation doit être déployé en 2026. Borne mise sur des « ateliers ludiques dès la maternelle » pour casser les biais inconscients. Une approche nourrie par son expérience, mais aussi par les conclusions attendues de la concertation sur l’orientation lancée à son arrivée rue de Grenelle.