Une mère de 70 ans accusée d’un échange inimaginable. Au cœur du Missouri, une affaire judiciaire mêlant maltraitances, animaux exotiques et défaillances institutionnelles ébranle les services sociaux américains. Comment 250 alertes ont-elles pu rester sans réponse pendant 15 ans ? Les enquêteurs tentent aujourd’hui de démêler le vrai du faux dans ce dossier aux révélations plus troublantes les unes que les autres…
Une mère de 70 ans dans le viseur de la justice
Une septuagénaire du Missouri défraie la chronique judiciaire américaine. Cette résidente de Winfield, à 70 km de Saint-Louis, est poursuivie pour négligence grave, maltraitance et mise en danger d’une adolescente de 17 ans. Les accusations prennent une tournure insolite avec le soupçon d’un échange de l’adolescente contre un singe exotique.
Arrêtée il y a quelques jours, la septuagénaire purge depuis le 6 avril une détention assortie d’une caution record de 250 000 dollars. Son procès, très attendu, s’ouvrira le 15 avril devant le tribunal du comté de Lincoln.
Le contraste saute aux yeux entre le profil de cette mère adoptive de 70 ans et la gravité des charges retenues. Un paradoxe qui interroge déjà sur les mécanismes ayant permis à cette situation de perdurer, alors que les premiers signalements remontent à 15 ans.
Le calvaire de l’adolescente et l’alerte ignorée
La jeune victime de 17 ans décrit aux enquêteurs des sévices réguliers entre septembre 2022 et janvier 2025. Coups de pagaie, chaussures et objets en bois : les violences infligées aux fesses de l’adolescente auraient été systématiques, selon son témoignage.
L’affaire éclate en février 2025 quand un agent de protection scolaire du Missouri s’inquiète de l’absence prolongée de la lycéenne. Son investigation révèle une piste inattendue : la jeune fille aurait été transférée au Texas contre un animal exotique.
Un élément trouble les autorités : ces maltraitances durent depuis 2 ans et 4 mois quand l’alerte scolaire est enfin donnée. Pourtant, le domicile de la mère adoptive avait déjà fait l’objet de 250 signalements sur 15 ans, restés sans suite. La prochaine audience du 15 avril devra éclaircir ces manquements.
L’énigme texane du « retour avec un singe »
La trace de l’adolescente mène finalement au Texas, où elle réside chez une femme liée à l’accusée. Les enquêteurs découvrent que les deux femmes partagent une passion troublante pour les animaux exotiques, détenus légalement selon les premières vérifications.
Deux témoins clés affirment avoir reçu une consigne insolite : « Emmener l’adolescente au Texas et revenir avec un singe ». Le procureur du comté de Lincoln reste prudent : « Nous déterminons s’il s’agit d’un échange ou d’un acte isolé sans trafic », précise-t-il à NBC News.
Malgré ces déclarations, le mystère persiste autour de la nature exacte du transfert. La femme texane ayant hébergé la jeune fille n’encourt aucune poursuite, complexifiant l’établissement des responsabilités. Les similitudes entre les deux propriétaires d’animaux exotiques alimentent cependant les interrogations.
Un système de protection en échec
Le dossier révèle une accumulation de manquements alarmants. Pas moins de 250 appels vers une ligne d’urgence pour maltraitance infantile ont signalé le domicile de l’accusée entre 2010 et 2025. Aucun n’a pourtant déclenché d’enquête approfondie avant février 2025.
Le procureur reconnaît ouvertement « une défaillance systémique quelque part », sans préciser les responsabilités. Cette inertie persiste alors que les violences décrites par l’adolescente s’étalaient sur 2 ans et 4 mois.
Un dernier point interpelle : la femme ayant recueilli la jeune fille au Texas échappe à toute poursuite. Les autorités justifient cette décision par l’absence de preuves suffisantes, alimentant les critiques sur la cohérence du traitement judiciaire.