Kevin Costner est au cœur d’une controverse majeure. Une cascadeuse l’accuse d’avoir improvisé une scène de viol lors du tournage d’_Horizon 2_, soulevant des questions sur les conditions de travail sur le plateau. Ce que révèle cette plainte pourrait avoir des conséquences importantes pour l’acteur et la production. Comment comprendre les enjeux réels de cette affaire ?
Une Plainte Explosive Contre Kevin Costner
La controverse entourant Kevin Costner prend une tournure judiciaire depuis le dépôt d’une plainte en Californie ce mardi 27 mai. Devyn LaBella, cascadeuse reconnue pour ses participations à des productions telles que _Barbie_ et _American Horror Story_, accuse l’acteur américain d’avoir orchestré une scène de viol improvisée sur le tournage du film _Horizon 2_. Cette accusation pèse lourdement, d’autant plus que la scène incriminée ne figurait pas dans le scénario initial.
Les faits remontent au 2 mai 2023, lors du tournage en Utah. Kevin Costner, qui cumule les fonctions d’acteur, producteur, scénariste et réalisateur sur ce projet, aurait demandé à modifier une scène déjà filmée la veille avec Ella Hunt, l’actrice principale incarnant le personnage de Juliette. Selon la plainte relayée par _Hollywood Reporter_, cette demande a conduit à une nouvelle mise en scène impliquant Devyn LaBella, doublure cascade de Ella Hunt, sans qu’elle ait été informée au préalable de la nature exacte de la scène.
La cascadeuse affirme avoir découvert sur le plateau que Kevin Costner avait sollicité la présence de l’acteur Roger Ivens pour simuler un viol, une séquence absente du script et non annoncée. Cette situation pose d’emblée la question du respect des procédures en vigueur sur les tournages, notamment dans le cadre des scènes à caractère intime ou violent.
L’enjeu juridique est renforcé par le rôle multiple de Costner dans le projet, qui implique une responsabilité directe dans les décisions artistiques et organisationnelles. Par ailleurs, les maisons de production associées à la saga _Horizon_ se retrouvent également mises en cause, soulignant la complexité et la portée de cette affaire qui dépasse le simple cadre artistique.
Cette plainte marque un tournant dans la gestion des conditions de travail sur les plateaux de tournage, en particulier pour les scènes sensibles. Elle soulève des interrogations quant au cadre légal et aux protections effectives dont bénéficient les professionnels du cinéma face à des initiatives non prévues dans les scénarios.
À l’aune de ces révélations, il convient d’examiner plus en détail les conditions dans lesquelles cette scène a été tournée et les conséquences qu’elle a pu engendrer pour les personnes impliquées.
Une Scène Non Consensuelle Et Traumatisante
La plainte déposée par Devyn LaBella met en lumière des pratiques de tournage qui s’écartent nettement des protocoles établis par le syndicat Sag-Aftra, notamment en matière de scènes intimes. L’absence manifeste d’un coordinateur d’intimité sur le plateau constitue un manquement majeur aux règles de sécurité et de consentement, essentielles pour protéger les acteurs et cascadeurs dans ce type de séquences.
Selon le récit de la cascadeuse, la scène litigieuse s’est déroulée en présence de toute l’équipe technique, les images étant visibles sur les écrans du plateau. Cette exposition publique a renforcé son sentiment de vulnérabilité et d’humiliation. Elle décrit des gestes violents et non sollicités : Roger Ivens, sous les instructions de Kevin Costner, aurait « remonté violemment [sa] jupe » avant de la « maintenir au sol » pour simuler l’acte de violence sexuelle. Ces actions, non préparées ni encadrées, ont profondément affecté Devyn LaBella, qui souligne que « ce qui m’est arrivé a brisé ma confiance ».
Le contexte dans lequel cette scène a été tournée diffère radicalement de celui de la veille, lorsque la même séquence avait été réalisée avec Ella Hunt. Cette dernière disposait d’un cadre plus strictement contrôlé, conforme aux standards en vigueur. En revanche, la cascadeuse affirme ne pas avoir été informée de la nature exacte de ce qu’on attendait d’elle avant d’arriver sur le plateau. Cette absence de communication préalable est un point crucial, révélateur d’un manquement au devoir de transparence et de protection envers les professionnels impliqués.
Au-delà des gestes eux-mêmes, c’est toute la dynamique de travail qui est remise en cause. La plainte évoque une atmosphère de pression et d’isolement, Devyn LaBella se sentant « piégée » et « ignorée », ce qui a conduit à son exclusion progressive des suites du tournage, notamment pour le troisième volet de la saga. Par ailleurs, l’impact psychologique de cet épisode est attesté par le suivi thérapeutique engagé par la cascadeuse, soulignant la gravité des conséquences humaines au-delà du simple cadre professionnel.
Ce témoignage éclaire la nécessité d’une vigilance accrue sur les plateaux, où le respect des protocoles ne doit pas être une option, mais une obligation. Il interroge aussi sur la responsabilité des figures d’autorité, en particulier lorsque celles-ci cumulent plusieurs rôles décisionnels comme dans le cas de Kevin Costner. Cette situation soulève ainsi des questions fondamentales sur les pratiques artistiques et leurs limites dans un secteur en pleine évolution.
La Défense Ferme De Kevin Costner
Alors que les accusations portées par Devyn LaBella dressent un tableau sévère des conditions de tournage, la réaction de Kevin Costner et de ses représentants apporte une version nettement différente des faits. Par l’intermédiaire de son avocat Marty Singer, l’acteur réfute catégoriquement les allégations, insistant sur le sérieux avec lequel il aurait veillé à la sécurité sur le plateau.
« Il prend très au sérieux la sécurité sur le plateau », a déclaré Marty Singer à _Deadline_, soulignant que la scène incriminée ne correspondrait pas à une séquence filmée, mais à une simple répétition. Selon lui, cette répétition s’est déroulée sous la supervision des coordinateurs de cascades, dans un cadre professionnel et contrôlé. L’avocat avance également que Devyn LaBella aurait manifesté son accord par un « pouce en l’air », signe d’un consentement explicite, et qu’elle se serait montrée « de bonne humeur » à l’issue de cette répétition.
Cette version contraste fortement avec le témoignage de la cascadeuse, qui dénonce au contraire une absence totale d’information préalable, un sentiment d’isolement et une pression exercée pour réaliser une scène non prévue au script. La controverse s’installe donc autour de la question centrale du consentement et de la communication entre les parties.
Par ailleurs, Marty Singer évoque un message de remerciement que Devyn LaBella aurait envoyé à l’équipe, suggérant un climat professionnel respectueux. Cette affirmation ne fait cependant pas l’unanimité, la cascadeuse affirmant, elle, s’être sentie piégée et ignorée, ce qui a conduit à son remplacement pour les suites du tournage. Ce désaccord souligne la complexité des relations sur un plateau où les enjeux artistiques, personnels et hiérarchiques se mêlent étroitement.
Au-delà de la simple opposition entre versions, cette affaire interroge sur les mécanismes de gestion des scènes sensibles dans le cinéma contemporain. Comment garantir un environnement où chaque intervenant peut exprimer librement son accord ou son refus, surtout lorsque les rôles de réalisateur, producteur et acteur sont concentrés entre les mains d’une même personne ? Ce questionnement prend une acuité particulière dans le contexte actuel, où les normes de sécurité et de respect sur les plateaux sont scrutées avec attention.
Ainsi, la défense de Kevin Costner met en lumière non seulement un désaccord factuel, mais aussi une tension plus large sur la manière dont sont encadrées les scènes à haut risque émotionnel et physique. Cette controverse invite à une réflexion approfondie sur la responsabilité collective des professionnels du cinéma face à la protection des artistes et techniciens impliqués.
Des Répercussions Au-Delà Du Plateau
Si la controverse autour de cette scène improvisée oppose vivement les protagonistes, ses conséquences dépassent largement le cadre strict du tournage. Devyn LaBella, au cœur de cette affaire, évoque désormais un impact profond sur sa santé mentale. Elle suit un suivi thérapeutique depuis les événements du 2 mai 2023, témoignant ainsi de la gravité des répercussions personnelles. Cette démarche souligne l’importance de la prise en charge psychologique des professionnels confrontés à des situations traumatisantes sur les plateaux de cinéma.
Par ailleurs, la cascadeuse affirme avoir été exclue des suites de la production, notamment du troisième volet de la saga _Horizon_. Ce retrait soulève des questions sur les conséquences professionnelles subies par les lanceuses d’alerte dans l’industrie du cinéma, où la visibilité et la réputation sont des éléments cruciaux. L’absence de Devyn LaBella sur les prochains tournages illustre un possible effet dissuasif sur ceux qui dénoncent des pratiques contestées.
Cette affaire met en lumière une problématique plus vaste : le respect des protocoles stricts imposés par le syndicat Sag-Aftra en matière de scènes intimes. Ces règles visent à garantir un cadre sécurisé, encadré par des coordinateurs d’intimité, afin d’éviter toute forme de contrainte ou de maltraitance. Or, la plainte souligne précisément que ces normes n’ont pas été respectées, ce qui pose un sérieux problème de conformité au sein d’une production majeure.
Au-delà du cas individuel, cette situation interroge sur la responsabilité collective des maisons de production et des équipes artistiques dans la prévention des abus. Comment concilier exigences créatives et impératifs de sécurité ? Quelle place accorder à la parole des cascadeurs et doublures, souvent moins visibles mais essentiels à la réalisation des scènes complexes ? Ces questions soulignent la nécessité d’un dialogue renforcé et de mécanismes de contrôle plus rigoureux.
L’affaire Kevin Costner, en tant que figure emblématique mêlée à ces accusations, cristallise ainsi un débat crucial sur les pratiques professionnelles dans le cinéma contemporain. Elle invite à réfléchir sur les évolutions indispensables pour assurer la protection et le respect des intervenants, tout en préservant l’intégrité artistique des œuvres.