**Introduction :**
India’s education system, notorious for its cutthroat competition, sees over 13,000 student suicides annually. But a Bangalore courtroom recently witnessed a chilling twist: a mother sentenced to life for a crime born not of her child’s failure, but of her own shattered illusions. Behind this tragedy lies a web of deception, familial pride, and the crushing cost of societal expectations.
Un drame familial né d’un mensonge scolaire
Le 29 avril 2024, une banale dispute sur les résultats scolaires tourne au cauchemar dans une maison de Bangalore. Une mère de 59 ans poignarde sa fille unique de 17 ans après la découverte d’un mensonge explosif : Sahiti avait falsifié ses notes en prétendant obtenir 95% à ses examens, alors qu’elle échouait dans quatre matières.
La veille du drame, l’adolescente avait minimisé ses échecs devant sa mère. Mais le lendemain, la réalité apparaît dans toute sa brutalité. « Sahiti a menti en prétendant avoir 95% », révèle l’acte d’accusation citant le procureur. Un détail qui transforme la déception maternelle en fureur incontrôlable.
L’attaque survient dans la maison familiale, théâtre d’un projet avorté. La mère, veuve, y voyait déjà sa fille intégrer une université américaine. Deux couteaux de cuisine deviennent les instruments d’un crime impensable, accompli sous le choc de l’humiliation sociale redoutée.
Après l’homicide, un geste témoigne du désespoir absolu : la quinquagénaire tente de se trancher la main avant d’appeler à l’aide. Hospitalisée puis arrêtée, elle livre aux policiers une version troublante des relations mère-fille, évoquant un manque d’affection réciproque.
La spirale de la honte sociale
Le crime trouve sa source dans un cercle vicieux de fierté familiale et de pression académique. La mère s’était engagée dans une surenchère mensongère, annonçant à sa famille élargie que sa fille décrocherait une place en université américaine. « Je m’étais vantée auprès de mes frères… », confesse-t-elle aux enquêteurs, révélant l’importance du paraître dans ce drame.
L’écart entre les résultats réels (quatre échecs) et les 95% annoncés crée un électrochoc. Pour cette femme au foyer, la perspective de perdre la face devant ses projets devient insupportable. La procureur décrit une réaction disproportionnée mais prévisible dans un pays où 13 044 étudiants ont mis fin à leurs jours en 2021 selon les données officielles.
L’attaque aux couteaux de cuisine, révélée par l’acte d’accusation, symbolise cette violence rentrée qui explose. Après le meurtre, la tentative d’automutilation de la mère parachève ce scénario tragique : « J’ai eu mal alors j’ai appelé… », explique-t-elle sobrement, sans mentionner le corps de sa fille à quelques mètres.
Ce cas extrême illustre une réalité sociétale indienne implacable. L’échec scolaire y reste perçu comme une souillure familiale, souvent exacerbé par les projections parentales. Les examens finaux, véritable marathon national, deviennent ici le déclencheur d’une tragédie annoncée.
Les aveux troublants de la mère
Lors des interrogatoires, la quinquagénaire livre un témoignage qui glace le sang. « J’aurais dû subir une humiliation. J’ai donc décidé qu’il valait mieux mourir », justifie-t-elle, transformant sa fille en bouc émissaire d’une honte anticipée. Un raisonnement qui révèle l’inversion coupable/victime opérée par l’accusée.
Les enquêteurs découvrent une relation mère-fille profondément dysfonctionnelle. « Elle ne m’a jamais traitée avec attention ni amour », accuse la meurtrière, projetant sur l’adolescente ses propres carences affectives. Une déclaration qui contraste cruellement avec l’acharnement du crime : 17 coups portés avec deux couteaux différents selon l’autopsie.
Le récit de sa tentative de suicide ajoute une dimension macabre. Après avoir poignardé sa fille « sur tout le corps », la mère tente de se trancher la main droite avant d’appeler les collaborateurs de son défunt mari. Un geste interprété comme une ultime tentative de contrôle, même dans l’horreur.
Ces confessions dessinent le portrait d’une femme piégée entre orgueil familial et réalité scolaire. Le choix des armes – des ustensiles domestiques – symbolise cette violence intime, où l’espace familial devient champ de bataille contre l’échec perçu.
Le reflet d’une crise nationale
Ce drame individuel révèle une faille béante dans le système éducatif indien. Chaque année, 13 044 étudiants mettent fin à leurs jours selon le National Crime Records Bureau, chiffre qui place la pression scolaire au cœur des urgences sociétales.
La condamnation à perpétuité prononcée le 15 avril 2025 ne résout pas le paradoxe indien : comment concilier excellence académique et santé mentale ? Les examens finaux, véritable marqueur social, transforment souvent les foyers en chambres de torture psychologique.
L’affaire Sahiti illustre une mécanique implacable. Les projections parentales surdouées rencontrent une réalité scolaire brutale, avec pour seul exutoire la violence ou la mort. « L’échec scolaire est perçu comme une forme de honte », rappelle The Independent, rappelant que chaque bulletin peut devenir une sentence familiale.
Ce verdict historique pose une question troublante : jusqu’où une société peut-elle pousser ses enfants – et leurs parents – avant que l’inacceptable ne devienne inévitable ? Le tribunal a condamné une mère, mais des milliers d’Indiens restent prisonniers de ce système dévoreur d’avenirs.