Faustine Bollaert évoque l’impact émotionnel de son émission et son besoin d’accompagnement thérapeutique

Camille C.
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Dans les coulisses de l’empathie quotidienne, les animateurs de télévision font face à des défis émotionnels souvent méconnus du grand public. C’est particulièrement le cas de Faustine Bollaert, figure emblématique de France 2, qui révèle aujourd’hui les coulisses moins reluisantes de son métier d’écoutante professionnelle.

Face aux témoignages poignants et parfois traumatisants de ses invités dans « Ça commence aujourd’hui », l’animatrice a pris la courageuse décision de suivre une thérapie pour préserver sa santé mentale. Une démarche qui met en lumière les enjeux psychologiques méconnus de ce type d’émissions de témoignages.

Une mission quotidienne aux frontières de l’émotion

Du lundi au vendredi, Faustine Bollaert accueille des témoignages bouleversants qui ont fait le succès de son émission devenue incontournable sur France 2. Son rôle ne se limite pas à tendre le micro : elle doit incarner cette oreille attentive et bienveillante, tout en gérant sa propre sensibilité face aux récits les plus difficiles.

Les impacts de cette exposition émotionnelle intensive se font ressentir bien au-delà du plateau. L’animatrice confie avoir été particulièrement marquée par certaines émissions : « Il m’a fallu deux semaines pour sortir de mon prime time sur le harcèlement scolaire », révèle-t-elle dans un entretien accordé à TV Mag en décembre 2023.


Qu’est-ce que « Ça commence aujourd’hui » ?
Émission quotidienne diffusée sur France 2 depuis 2017, elle propose des témoignages sur des sujets de société variés, allant des histoires inspirantes aux drames personnels. Le programme rassemble en moyenne 1,5 million de téléspectateurs chaque après-midi.

L’onde de choc familiale

L’impact de ces témoignages sur Faustine Bollaert n’échappe pas à ses proches. Son mari, l’écrivain Maxime Chattam, a été le premier à remarquer son « état de choc » après certaines émissions particulièrement intenses. Cette situation a également alerté sa fille Abbie, particulièrement attentive au bien-être de sa mère.

Face à cette réalité, l’animatrice a pris conscience de la nécessité d’un accompagnement professionnel. « Je suis seule face à mes invités et, parfois, j’ai besoin de libérer ma parole à moi », explique-t-elle dans les colonnes de Télé-Loisirs.

La thérapie comme bouée de sauvetage professionnelle

« Je n’ai pas été formée pour exorciser des émotions fortes », confie l’animatrice, reconnaissant les limites de sa préparation face à l’intensité émotionnelle de son travail. La thérapie apparaît alors comme une solution nécessaire pour continuer à exercer son métier tout en préservant son équilibre personnel.


L’importance de la santé mentale des professionnels des médias
De plus en plus de personnalités médiatiques témoignent de l’impact psychologique de leur métier. Les animateurs d’émissions de témoignages sont particulièrement exposés au « trauma vicarious », une forme de traumatisme indirect lié à l’exposition répétée aux récits traumatiques d’autrui.

Vers une pratique plus consciente du métier

Cette démarche thérapeutique permet à la présentatrice de développer de nouveaux outils pour gérer l’impact émotionnel des témoignages qu’elle reçoit. Une approche qui témoigne d’une évolution dans la perception du métier d’animateur, où la protection psychologique devient aussi importante que les compétences techniques.

Ce travail sur soi lui permet aujourd’hui d’aborder son rôle avec plus de sérénité, tout en maintenant cette empathie qui fait sa signature. Une démarche qui rassure non seulement sa famille, mais qui pourrait aussi inspirer d’autres professionnels des médias confrontés à des défis similaires.