Un geste anodin lié aux faux ongles cacherait un danger méconnu… Hannah Samuels, audiologiste, tire la sonnette d’alarme sur une pratique pourtant adoptée par des millions. Comment ces accessoires de beauté pourraient-ils menacer notre audition ? Brûlures, risques cancérigènes… et maintenant cette révélation troublante. Plongée dans une enquête où le glamour se heurte à la santé.
Le lien insoupçonné entre ongles artificiels et santé auditive
Un geste banal comme se gratter l’oreille devient risqué avec des faux ongles. Hannah Samuels, audiologiste chez Boots Hearingcare, révèle que ces accessoires esthétiques transforment une habitude anodine en menace sanitaire. « Les ongles longs ou faux en acrylique peuvent être les pires coupables en matière de transfert de bactéries », explique-t-elle, soulignant leur surface propice à l’accumulation de microbes.
Le danger réside dans leur forme même : pointus et rigides, ils créent des microcoupures dans le conduit auditif. Ces lésions imperceptibles ouvrent la voie aux infections bactériennes ou fongiques. Une réalité dérangeante alors que 16 millions de Français souffrent déjà d’acouphènes, selon les chiffres de l’IFOP-JNA.
L’experte britannique insiste sur le paradoxe : « Ces minuscules coupures deviennent alors des points d’entrée pour les bactéries ». Un mécanisme sournois qui propage les pathogènes vers la trompe d’Eustache, déclenchant une réaction en chaîne aux conséquences potentiellement graves.
Acouphènes et infections : l’effet domino méconnu
Les infections provoquées par les faux ongles déclenchent une réaction en chaîne insidieuse. « Cela peut provoquer une accumulation de liquide et de cérumen qui provoque une perte auditive temporaire et des acouphènes », alerte Hannah Samuels. Le gonflement de la trompe d’Eustache, ce canal reliant l’oreille moyenne à la gorge, devient un terreau pour des complications auditives.
Ces complications prennent une ampleur inquiétante en France : 16 millions de personnes sont touchées par les acouphènes, selon l’enquête IFOP-JNA. Parmi elles, 4,9 millions subissent des symptômes sévères, parfois invalidants au point de rendre le travail ou le sommeil impossibles. Un chiffre qui interpelle, alors qu’aucun traitement ne se montre efficace à 100%.
Face à cette réalité, l’experte souligne l’urgence de la prévention. Car chaque microcoupure causée par un faux ongle peut initier ce cercle vicieux – des infections banales aux acouphènes chroniques. Un paradoxe à l’ère des tendances beauté… et des oreilles sous haute tension.
Nettoyage des oreilles : les alternatives sécurisées
La solution pour éviter ces risques ? Adopter des méthodes de nettoyage douces. Hannah Samuels recommande de laver simplement l’extérieur des oreilles avec « du savon et de l’eau tiède pendant la douche ». Une routine basique mais efficace, loin du grattage agressif avec des ongles artificiels.
Pour un nettoyage plus poussé, l’audiologiste préconise l’usage d’un gant de toilette humide. « Cela aide à ramollir le cérumen, permettant son évacuation naturelle », précise-t-elle. Une technique qui respecte le processus physiologique d’auto-nettoyage du conduit auditif, sans risquer de lésions.
Ces gestes simples suffisent selon l’experte à maintenir une bonne hygiène auriculaire. Un rappel salutaire alors que 67% des Français utilisent encore des cotons-tiges*, désormais déconseillés par les ORL.
*chiffre mentionné dans l’article source via l’enquête IFOP-JNA
Faux ongles : d’autres dangers qui font (aussi) froid dans le dos
Les risques ne se limitent pas aux infections auditives. L’Anses rappelle dès 2021 le danger des colles utilisées : « Le contact avec du coton ou de la laine provoque une réaction chimique entraînant un dégagement instantané de chaleur très forte ». Des brûlures graves pouvant atteindre le visage, lorsque les doigts porteurs de faux ongles entrent en contact avec des tissus.
En 2023, une alerte plus inquiétante encore émerge : les lampes UV pour ongles en gel. L’Académie de Médecine confirme que « les UVA émis pénètrent profondément dans la peau et favorisent le développement de cancers ». Classés cancérogènes du groupe 1 par le Centre international de recherche sur le cancer, ces rayonnements endommagent l’ADN des cellules.
Deux phénomènes distincts, une conclusion unique : la pose de faux ongles cumule des risques sous-estimés. Entre brûlures chimiques imprévisibles et exposition chronique aux UV, le bilan tempère l’engouement pour ces accessoires beauté.
