Procès de Bordeaux : préméditation contre altération du discernement
L’accusation brandit les déclarations de Mounir B. lors de sa garde à vue : « Je voulais brûler un peu ma femme pour lui laisser des marques ». Les parties civiles détaillent le fourgon équipé, l’achat d’essence et la surveillance de 12 heures comme preuves d’un « assassinat prémédité ». Me Julien Plouton insiste : « Son intention de tuer préexistait au 4 mai ».
La défense, représentée par Me Anaïs Duvot et Elena Badescu, s’appuie sur l’expertise psychiatrique évoquant une paranoïa diagnostiquée. « Il n’avait pas l’intention formelle de tuer ce jour-là », affirment-elles, invoquant une « altération du discernement ». Les avocates soulignent les 36 appels depuis sa cellule en 2020 comme signes d’un délire obsessionnel plutôt que d’une stratégie criminelle.
Un féminicide érigé en symbole national contre les violences conjugales
Le drame de Mérignac déclenche un séisme politique en 2021, poussant l’État à généraliser le téléphone grave danger et à renforcer la formation des policiers. Un plan interministériel contre les féminicides émerge, intégrant le suivi systématique des auteurs violents malgré leur libération.
La famille de Chahinez Daoud réclame au procès que « justice rende hommage à son combat pour survivre ». Ce procès historique, où Mounir B. risque la perpétuité, cristallise les attentes des associations : « Que chaque défaillance devienne une leçon », résume une porte-parole du Collectif féministe contre le féminicide.