Paiements digitaux, coûts exorbitants : pourquoi les banques n’avaient pas le choix
La double pression du numérique et des coûts d’exploitation a rendu cette révolution incontournable. Avec 70 % des achats sous 20 € réglés par carte ou mobile en 2024, l’argent liquide ne représente plus que 28 % des transactions totales. « Maintenir un réseau de DAB coûtait 500 millions d’euros annuels aux banques françaises, pour un service de moins en moins utilisé », précise un rapport de la Fédération Bancaire.
Les dépenses liées à la maintenance (nettoyage, réapprovisionnement, sécurité) plafonnent à 60 000 € par an et par DAB. Mutualiser les bornes permet de diviser ces coûts par trois. Une stratégie vitale alors que les agences physiques ferment à un rythme accéléré (–15 % depuis 2020). Le modèle des DAB, conçu pour l’ère pré-internet, devait muter… ou disparaître.
Espèces, bornes connectées, fin du cash ? Ce que les experts prédisent pour 2030
Le cash reste une valeur refuge pour 65 % des Français, selon une étude de la Banque de France. Mais son accès évolue : 1 borne Cash Services remplace désormais 3 à 5 DAB, avec un maillage territorial renforcé dans les zones mal desservies. « L’objectif n’est pas de tuer le liquide, mais de rationaliser son circuit à l’ère du tout-numérique », analyse un économiste spécialisé.
D’ici 2030, ces bornes pourraient intégrer des services élargis : paiement de factures, retrait de cryptomonnaies ou accès à des aides sociales. Le GIE planche aussi sur une interconnexion européenne des réseaux. Une certitude : le cash coexistera avec le digital, mais son usage se nichera dans des « bulles mutualisées ». Comme le résume un prospectiviste : « On ne tourne pas la page du billet, on en imprime une nouvelle version. »