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Fincrezo : le spray anti-calvitie débarque en pharmacie… mais l’ANSM alerte sur ces effets méconnus

Julie K.
6 Min de lecture

Fincrezo débarque en pharmacie : ce spray contre la calvitie promet une révolution… mais son arrivée divise. Entre espoir teinté de méfiance et mise en garde sanitaire, pourquoi cette solution révolutionnaire inquiète-t-elle autant les autorités ? L’ANSM alerte sur des effets méconnus qui pourraient tout remettre en question. Une avancée médicale à risque ?

Révolution dans le traitement de la calvitie : ce que propose le Fincrezo

Un vent d’espoir souffle sur les pharmacies françaises avec l’arrivée du Fincrezo, premier spray anti-calvitie à base de finastéride. Pensé pour les hommes de 18 à 41 ans atteints d’alopécie androgénétique, ce traitement topique marque un tournant en abandonnant les comprimés au profit d’une application locale.

Le laboratoire Bailleul mise sur une révolution technique : une exposition systémique réduite de 100 fois par rapport aux versions orales. « Contrairement aux traitements classiques, Fincrezo permet une action ciblée directement sur le cuir chevelu », rapporte Le Quotidien du Pharmacien. Une promesse qui séduit les millions de Français concernés par cette forme héréditaire de calvitie.

Mais cette innovation soulève déjà des questions. Si le spray évite la diffusion dans l’organisme, son principe actif reste la même molécule controversée. Un paradoxe qui pourrait bien devenir le talon d’Achille de ce produit non remboursé, malgré son statut de pionnier sur le marché français.

Mode d’emploi et précautions : le casse-tête du nouveau spray

Le Fincrezo impose un protocole d’application rigoureux qui contraste avec sa présentation pratique. Le traitement se compose d’un flacon pompe équipé d’un cône pour cibler les zones dégarnies, nécessitant un amorçage préalable lors de la première utilisation. La posologie quotidienne varie entre 1 et 4 pulvérisations, à appliquer en une seule fois sur le cuir chevelu.

Mais cette simplicité apparente cache des contraintes majeures. Le produit exige d’éviter tout contact avec les femmes enceintes ou les enfants, la molécule active pouvant être absorbée par la peau. Une mise en garde qui transforme l’acte quotidien en exercice de vigilance, particulièrement dans les foyers avec jeunes enfants.

Autre ombre au tableau : le traitement reste intégralement à la charge des patients. Malgré son statut d’innovation thérapeutique, le spray anti-calvitie ne bénéficie d’aucun remboursement par l’Assurance Maladie. Un choix économique qui pourrait limiter son accessibilité, alors même que son prix exact n’est pas communiqué par le laboratoire.

L’alerte rouge de l’ANSM : des effets secondaires qui persistent

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) tempère l’enthousiasme autour du Fincrezo dans un avis actualisé en octobre 2024. « Le finastéride, même en usage local, peut entraîner des troubles psychiatriques et sexuels », souligne l’autorité sanitaire. Une mise en garde solennelle qui rappelle les risques inhérents à la molécule, malgré son application cutanée.

L’agence pointe notamment des troubles psychiatriques pendant ou après le traitement : anxiété aiguë, épisodes dépressifs, voire pensées suicidaires. Les effets sur la sexualité inquiètent tout autant, avec des cas de dysfonction érectile et de baisse de libido pouvant persister après l’arrêt du spray.

En cas de symptômes, l’arrêt immédiat du traitement s’impose – une consigne que le laboratoire Bailleul mentionne dans son protocole. Si les chiffres exacts restent confidentiels, les médecins généralistes et dermatologues reçoivent pour instruction de surveiller de près leurs patients sous Fincrezo. Un suivi rigoureux qui témoigne de la gravité potentielle de ces effets indésirables.

Avancée médicale ou pari risqué ? Le dilemme des spécialistes

Le Fincrezo place les professionnels de santé devant une équation complexe. Si le spray représente une alternative aux traitements oraux, les dermatologues doivent évaluer au cas par cas la balance bénéfices/risques, comme le recommande l’ANSM dans son avis actualisé d’octobre 2024.

L’efficacité à long terme du produit reste à confirmer, alors même que sa commercialisation débute. Les médecins reçoivent pour instruction de surveiller étroitement leurs patients, traquant la moindre apparition de troubles psychiatriques ou sexuels. Un suivi exigeant qui transforme chaque prescription en décision mûrement pesée.

Le laboratoire Bailleul maintient le flou sur les données précises d’efficacité et de tolérance, se contentant de vanter une approche plus ciblée. Pourtant, son propre communiqué reconnaît que le succès du traitement dépendra « autant de son efficacité que de la vigilance dans son usage ». Une formule qui résume à elle seule le paradoxe de cette innovation sous haute surveillance.