Le Vatican lève le voile sur les derniers jours du Pape François alors que les premières images du cercueil font le tour du monde. Alors que des millions de fidèles convergent vers Rome, un détail français intrigue déjà les observateurs de la succession pontificale. Comment comprendre cette accélération protocolaire, moins de 72 heures après son ultime bénédiction de Pâques ? Ce que révèle l’organisation des obsèques éclaire d’un jour nouveau les enjeux d’une transition historique.
Les dernières révélations du Vatican sur les obsèques
Le Vatican officialise ce mardi 22 avril le protocole des obsèques du Pape François, dix mois après son ultime hospitalisation. Les premières images du cercueil exposé dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe montrent un souverain pontife reposant dans les lieux mêmes où il vécut depuis son élection en 2013. « Sa dernière demeure où il a vécu jusqu’à sa mort », précise le communiqué du Saint-Siège.
La dépouille sera transférée dès mercredi matin à la basilique Saint-Pierre, où le public pourra rendre hommage à partir de 9 heures. Les obsèques officielles sont fixées au samedi 26 avril sur la place emblématique habituellement dédiée aux bénédictions papales. Un symbole fort pour ce pape qui y apparut pour la dernière fois lors de la bénédiction pascale.
Le choix de la basilique Sainte-Marie-Majeure comme lieu d’inhumation finale rompt avec certaines traditions. Ce site romain, moins fréquenté que le Vatican par les pèlerins, abrite pourtant une dimension personnelle pour François : il s’y recueillait régulièrement devant une icône mariale depuis le début de son pontificat.
Une santé déclinante et un ultime adieu aux fidèles
Le Pape François s’éteint à 88 ans dans la nuit du 21 avril, moins de 24 heures après sa dernière bénédiction pascale. Le Vatican attribue officiellement son décès à un accident vasculaire cérébral, complication finale d’une double pneumonie ayant nécessité « plus d’un mois d’hospitalisation ».
Ce déclin physique progressif, documenté depuis mars 2023, contraste avec son ultime apparition publique radiodiffusée. Des millions de fidèles gardent en mémoire ses paroles prononcées lors de la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi, désormais élevées au statut de testament spirituel.
L’annonce du décès intervient dans un contexte médical fragile : le souverain pontife, connu pour son engagement malgré des problèmes de santé récurrents, avait réduit ses audiences publiques dès février. Sa résidence Sainte-Marthe, théâtre de ses derniers instants, devient ainsi le symbole d’un pontificat marqué par la simplicité jusqu’à son terme.
La succession pontificale : deux noms français dans les spéculations
Le Vatican confirme l’organisation imminente d’un conclave pour élire le successeur de François, prévu entre 15 et 20 jours après le décès. Une particularité retient l’attention des observateurs : « deux noms reviennent avec insistance parmi les favoris », selon la formulation officielle, tous deux issus de l’Église de France.
Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille depuis 2019, et François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio depuis 2021, figurent en tête des listes de papabili. Le premier, connu pour son dialogue interreligieux en Méditerranée, incarnerait une continuité avec l’œcuménisme de François. Le second, franciscain d’origine espagnole naturalisé français, pourrait symboliser un pont entre l’Europe du Sud et l’Amérique latine.
Cette possibilité d’un pape français, qui serait une première depuis Grégoire XI en 1370, s’inscrit dans un contexte géopolitique redessiné. Les analystes soulignent toutefois que les conclaves réservent souvent des surprises, rappelant l’élection inattendue de Jorge Mario Bergoglio en 2013.
Hommage populaire et logistique exceptionnelle à Rome
Des milliers de pèlerins convergent vers la capitale italienne depuis l’annonce du décès, transformant Rome en épicentre mondial du recueillement catholique. Le Vatican prévoit un dispositif de sécurité renforcé pour gérer l’afflux historique attendu devant la dépouille exposée à la basilique Saint-Pierre à partir de mercredi.
Le transfert du cercueil depuis la chapelle Sainte-Marthe jusqu’au lieu d’exposition publique s’effectue sous haute protection. Cette résidence modeste, où François résida durant tout son pontificat, contraste avec la solennité des funérailles prévues sur la place Saint-Pierre – lieu habituel de ses apparitions publiques.
Le choix final d’inhumation à la basilique Sainte-Marie-Majeure répond à une symbolique forte. Ce site moins médiatique que les grottes vaticanes accueillera pour la première fois depuis 1846 la sépulture d’un pape, un hommage discret aux attaches personnelles de François qui s’y recueillait régulièrement.