L’ancien Premier ministre Jean Castex se retrouve au cœur d’une tempête médiatique et judiciaire. Ce jeudi 13 février 2025, l’actuel PDG de la RATP a été placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Montpellier, dans le cadre d’une enquête pour détournement de fonds publics. Une situation qui ébranle le paysage politique français et soulève de nombreuses questions sur la gestion des deniers publics.
Les faits reprochés à Jean Castex remontent à la période 2017-2018, lorsqu’il présidait la communauté de communes Conflent Canigou dans les Pyrénées-Orientales. L’affaire concerne un montage financier destiné à soutenir une entreprise locale en difficulté, une décision qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête approfondie par les autorités judiciaires.
Dans les coulisses d’une garde à vue retentissante
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Convoqué dès 9h00 du matin à la gendarmerie de Montpellier, Jean Castex a été immédiatement placé en garde à vue. L’ancien Premier ministre est entendu pour des soupçons de faux, usage de faux et détournements de fonds publics. Après une journée d’audition, il a été relâché à 18h30, sans qu’aucun chef d’inculpation ne soit retenu à ce stade.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, Jean Castex affirme sa position : « Je me suis rendu dans le cadre d’une enquête préliminaire […] pour y être entendu sur des faits […] qui concernent un dossier d’aide économique à une entreprise dans laquelle je n’avais aucun intérêt personnel. »
Qu’est-ce que la communauté de communes Conflent Canigou ?
Structure intercommunale regroupant 45 communes des Pyrénées-Orientales, elle est chargée du développement économique local. Elle dispose de compétences en matière d’aide aux entreprises, d’aménagement du territoire et de gestion des zones d’activités économiques.
Une enquête déclenchée par Anticor
L’affaire trouve son origine dans un signalement d’Anticor, association de lutte contre la corruption, qui a alerté le parquet de Montpellier en décembre 2023. Les investigations portent sur des décisions prises durant le mandat de Jean Castex à la tête de la communauté de communes, entre 2015 et 2020.
Le procureur de Perpignan souligne qu’aucun enrichissement personnel n’est à noter dans cette affaire, un point confirmé par une source judiciaire citée par BFMTV : « Il n’y a aucune notion d’enrichissement personnel à ce stade. »
Des répercussions à la RATP
Cette affaire intervient alors que Jean Castex vient d’être reconduit pour cinq ans à la tête de la RATP. La question de l’impact de cette enquête sur ses fonctions actuelles se pose, même si pour l’heure, aucune mesure n’a été prise concernant son poste de PDG.
Le rôle d’Anticor dans la vie publique française
Association créée en 2002, Anticor lutte contre la corruption et pour l’éthique en politique. Elle dispose d’un agrément lui permettant de se constituer partie civile dans les affaires de corruption et d’atteinte à la probité publique.
L’ancien locataire de Matignon défend sa position en questionnant la légalité du montage financier : « La question est de savoir si pour sauver une entreprise en difficulté et sauver des emplois, est-ce que le montage fait était légal ou pas. » Une interrogation qui reste au cœur de l’enquête préliminaire toujours en cours.