L’arnaque des transferts intra-européens démasquée
Pour les détenus originaires de l’Union européenne, la France peut demander un transfert… à condition de reprendre ses propres ressortissants incarcérés dans ces pays. « C’est un donnant-donnant qui ne résout rien », explique une source judiciaire, soulignant que cette réciprocité obligatoire complique les procédures. Résultat : sur les 2 000 détenus européens, seuls quelques dizaines font l’objet de demandes chaque année.
Les magistrats dénoncent un « double piège » : d’un côté, les délais administratifs rendent ces transferts « aussi lents que coûteux », et de l’autre, les pays concernés exigent des preuves tangibles avant d’accepter. « On passe plus de temps à négocier des paperasses qu’à juger des criminels », regrette un greffier, tandis que la surpopulation carcérale, elle, reste inchangée.
Pénurie de moyens VS communication politique : Le vrai scandale
Les magistrats rappellent une réalité criante : manque de greffiers, retards chroniques et « stocks de dossiers non traités » paralysent déjà la justice. « Prioriser les expulsions par nationalité, c’est une diversion qui aggrave la surpopulation », accuse un procureur sous anonymat. La circulaire de Darmanin, jugée « inapplicable » en l’état, ne répond pas à l’urgence : embaucher du personnel et simplifier les procédures.
Le ministre mise sur un coup de com’ en pleine polémique sur les prisons, estiment les syndicats. « On nous demande de trier des dossiers inutiles plutôt que de libérer des places », déplore une avocate. Pendant ce temps, le taux d’occupation des prisons françaises dépasse toujours les 120 %, tandis que la circulaire de Darmanin rejoint, selon un magistrat, « la liste des mesurettes qui ne changeront rien ».