Les révélations de Gerard Holtz sur son passage éclair à la présentation du journal de 13h de France 2 viennent enfin éclairer l’un des mystères les plus intrigants du PAF. Invité sur Europe 1 ce mercredi 6 novembre, l’ancien journaliste sportif lève le voile sur les coulisses de sa démission après seulement une saison à la tête du JT.
Vingt-trois ans après les faits, celui qui a marqué toute une génération de téléspectateurs avec ses commentaires sportifs passionnés revient avec franchise sur cet épisode qui a marqué un tournant dans sa carrière. Entre désaccords éditoriaux et solitude au sein de la rédaction, Gerard Holtz dévoile les raisons qui l’ont poussé à quitter ce poste prestigieux.
Une nomination basée sur la popularité
C’est sur la base d’un sondage prometteur que Michel Cottin, alors directeur de l’information, jette son dévolu sur Gerard Holtz pour présenter le 13h. « Simplicité, popularité, humour », tels sont les mots systématiquement associés au nom du journaliste. Une image positive qui pousse la direction à lui confier les rênes du journal de la mi-journée en 2000.
Le nouveau présentateur arrive avec une vision claire : faire un journal accessible à tous, qu’il résume par cette phrase touchante : « je vais faire un journal télévisé pour ma mère ». Une ambition qui reflète parfaitement sa volonté de privilégier la proximité avec les téléspectateurs.
Le JT de 13h : un enjeu stratégique
Le journal de 13h représente un rendez-vous crucial pour les chaînes de télévision françaises, avec une audience moyenne de 4 millions de téléspectateurs. Sa ligne éditoriale se distingue traditionnellement du 20h par une approche plus proche du quotidien des Français.
Les fractures d’un échec annoncé
La désillusion ne tarde pas à pointer. Gerard Holtz reconnaît aujourd’hui son erreur : être arrivé seul, sans équipe de confiance. « Quand on prend un poste de responsabilité, il faut venir avec des copains et des copines autour pour se protéger », analyse-t-il avec le recul.
Les divergences éditoriales s’accumulent, culminant lors d’un épisode particulièrement révélateur. Alors qu’il souhaite ouvrir le journal sur l’instauration du vaccin gratuit contre la grippe pour les seniors, un sujet de proximité par excellence, la rédaction lui impose l’actualité afghane. Cette goutte d’eau fait déborder le vase.
La renaissance dans le sport
Cette expérience, bien que courte, n’entame en rien la suite de sa brillante carrière. Gerard Holtz retrouve rapidement ses premières amours : le sport. De Stade 2 aux commentaires du Tour de France, en passant par les Jeux Olympiques, il s’impose comme l’une des voix les plus respectées du journalisme sportif français.
Un parcours exemplaire à France Télévisions
Gerard Holtz aura passé 44 ans au sein du groupe audiovisuel public, de 1972 à 2016. Reporter, présentateur sportif, animateur du Téléthon, il aura marqué l’histoire de la télévision française par sa polyvalence et son style unique.
Les leçons d’une expérience singulière
Cette parenthèse au 13h, bien que brève, aura permis à Gerard Holtz d’en tirer des enseignements précieux sur le management et la nécessité d’avoir une vision partagée au sein d’une rédaction. Son témoignage résonne aujourd’hui comme un manuel de survie pour tout journaliste ambitionnant de prendre les commandes d’un JT.
La carrière exceptionnelle qui a suivi démontre que cet échec n’était qu’une étape dans un parcours riche, marqué par l’authenticité et la passion. Une preuve que les revers professionnels peuvent parfois ouvrir la voie à de nouvelles opportunités, plus en accord avec ses aspirations profondes.