Gims, 38 ans, artiste d’origine congolaise, s’exprime sur son rapport à la France : « Je me sens… »

Julie K.
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Dans le paysage musical français, peu d’artistes ont connu une ascension aussi fulgurante que Gims. Avec des tubes comme « Est-ce que tu m’aimes ? », « Bella » et « Sapés comme jamais », le chanteur d’origine congolaise a su conquérir le cœur des mélomanes hexagonaux. Pourtant, malgré son succès et sa popularité indéniables, Gims se heurte à un obstacle inattendu : l’obtention de la nationalité française.

Arrivé en France à l’âge de deux ans, Gandhi Djuna, de son vrai nom, a passé la majeure partie de sa vie dans l’Hexagone. Cependant, ses multiples demandes de naturalisation se sont soldées par des refus, suscitant l’incompréhension de l’artiste et de ses fans. Cette situation paradoxale soulève des questions sur les critères d’attribution de la nationalité française et met en lumière les défis auxquels font face certaines personnalités publiques issues de l’immigration.

Un parcours semé d’embûches

En mai 2023, lors de son passage dans l’émission « Quelle Époque » animée par Léa Salamé, Gims s’est confié sur ses tentatives d’obtenir la nationalité française. « J’ai demandé la nationalité deux fois, et apparemment, je n’en suis pas digne », a-t-il déclaré, non sans une pointe d’amertume. L’artiste a pourtant passé avec succès tous les tests requis, démontrant sa maîtrise de la langue et de la culture françaises.

Malgré ces efforts, les portes de la citoyenneté française restent fermées pour Gims. Cette situation est d’autant plus frustrante pour lui qu’il se considère comme « un drapeau français à [lui] tout seul ». Lors de ses voyages à l’étranger, que ce soit au Qatar ou aux États-Unis, il se présente invariablement comme un artiste français, et non congolais, soulignant ainsi son attachement profond à l’Hexagone.

Les raisons d’un refus controversé

Selon les informations fournies par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, le refus de la nationalité française à Gims serait lié à des propos polémiques tenus par l’artiste concernant la célébration du Nouvel An. En effet, Gims avait exhorté les musulmans à ne pas fêter cette occasion, ce qui a été perçu comme un signe de non-assimilation à la société française. « De manière générale, être tenant d’un islam rigoriste, ce n’est pas une bonne preuve d’assimilation à la société française », avait déclaré le ministre.

Face à cette controverse, Gims n’a pas manqué de présenter ses excuses et de réaffirmer son attachement à la France. « Je me sens Français, je m’exprime en français, je suis ambassadeur de la langue française dans le monde », a-t-il déclaré au micro d’Europe 1. L’artiste reste déterminé à poursuivre ses démarches, affirmant sa patience et sa volonté de ne pas baisser les bras face à ces obstacles administratifs.

Un débat qui dépasse le cadre artistique

L’affaire Gims soulève des questions plus larges sur les critères d’attribution de la nationalité française et sur la place des personnalités issues de l’immigration dans la société française. Alors que l’artiste continue de briller sur la scène musicale internationale, son statut administratif reste en suspens, créant un contraste saisissant entre sa réussite artistique et ses difficultés à obtenir une reconnaissance officielle de son appartenance à la nation française.

Cette situation ne manque pas de faire réagir, y compris dans l’entourage proche de l’artiste. Son épouse, DemDem, s’est récemment exprimée sur les réseaux sociaux à propos des élections législatives en France, critiquant certains choix des électeurs français. Ses commentaires sur le refus d’une augmentation du SMIC et sur la perception des Arabes dans la société française ont suscité de vives réactions, alimentant davantage le débat sur l’intégration et la citoyenneté.