Allergies infantiles : +40% de cas graves en cinq ans, un défi sanitaire
Le Pr. Alban Marcelin, chef du service allergologie pédiatrique à Necker, alerte sur une augmentation historique des chocs anaphylactiques chez les moins de 3 ans. « 14 allergènes prioritaires doivent figurer en rouge sur chaque menu de crèche, selon un décret de 2023. Pourtant, 60% des structures ne l’appliquent pas », déplore-t-il. Son équipe teste actuellement des bracelets connectés alertant en temps réel des risques, et des tests salivaires donnant des résultats en 90 secondes.
Santé Publique France révèle que 320 000 enfants de moins de 3 ans souffrent d’allergies alimentaires, avec 20% des réactions survenant en crèche. « Arachide, œuf et kiwi arrivent en tête, mais la banane progresse dangereusement », précise le rapport 2025. Face à cette crise, 17 décisions de justice ont condamné des crèches pour mise en danger depuis janvier 2024, entraînant une flambée des primes d’assurance du secteur.
Manifestations et projet de loi : le mouvement #ProtègeMonBébé fait tache d’huile
Des parents en colère brandissent des photos de leurs enfants allergiques devant 150 crèches dans 15 villes françaises. À Paris, « on joue à la roulette russe à chaque repas », lance une mère montrant le protocole d’urgence de sa fille de 2 ans. Le mouvement spontané réclame un « référent allergies » diplômé dans chaque établissement, une idée reprise dans une proposition de loi examinée en urgence depuis le 12 janvier 2025.
La pétition atteint désormais 20 000 signatures et force le ministère de la Santé à réagir : « Un plan national anti-allergies verra le jour d’ici juin », promet la ministre. Dans les Hauts-de-Seine, 37 directeurs de crèche boycottent les réunions administratives pour exiger des moyens supplémentaires, tandis qu’une enquête interne révèle que 52% du personnel n’a jamais utilisé de stylo d’adrénaline.