La disparition récente d’Herbert Léonard à l’âge de 80 ans a ravivé les souvenirs d’un événement traumatisant qui a marqué sa vie et sa carrière. Son épouse, Cleo Léonard, brise aujourd’hui le silence sur les séquelles psychologiques profondes laissées par l’accident de voiture survenu en 1970, qui avait failli lui coûter la vie.
Dans un entretien accordé à Paris Match, Cleo Léonard lève le voile sur le combat quotidien que son mari a mené pendant des décennies avec son image. Un témoignage poignant qui révèle une facette méconnue de l’artiste, derrière les tubes qui ont fait sa renommée.
Une collision qui change le cours d’une vie
Le 12 octobre 1970, la vie d’Herbert Léonard bascule sur une route française. Jeune conducteur inexpérimenté, il commet une erreur fatale : « J’ai raté un virage parce que j’avais mon permis depuis seulement 6 mois et j’ai pris un virage en 4e », confiera-t-il plus tard. Sa voiture passe sous un camion, le laissant gravement blessé et partiellement défiguré.
Le contexte musical de 1970
À cette époque, Herbert Léonard connaissait déjà un certain succès avec son titre « Pour un peu d’amour », adaptation française de « Somebody to Love » de Jefferson Airplane. Il était l’une des figures montantes de la variété française, adulé par les lectrices de « Salut les Copains ».
Les cicatrices invisibles
« Il ne voulait pas qu’on le voie avec toutes ces cicatrices, il était assez obsessionnel avec ça », révèle Cleo Léonard. Une obsession qui va bien au-delà des marques physiques, témoignant d’un traumatisme psychologique profond qui a longtemps hanté l’artiste.
La reconstruction fut longue mais progressive, comme le souligne son épouse : « Tout a fini par rentrer dans l’ordre sans qu’il ait besoin de se faire opérer ». Pourtant, cette apparente guérison physique masquait une blessure émotionnelle tenace.
Renaissance artistique
L’accident marque un tournant dans la carrière du chanteur. Ébranlé par cet événement et déçu par l’accueil mitigé d’un projet mené avec Gérard Manset, Herbert Léonard choisit de s’éloigner temporairement du monde de la musique.
Le grand retour des années 80
Après une période de retrait, Herbert Léonard revient triomphalement sur le devant de la scène avec « Pour le plaisir ». Ce tube marque le début d’une nouvelle ère pour l’artiste, qui enchaînera ensuite les succès avec « Amoureux fous » en duo avec Julie Pietri et « Puissance et gloire ».
Ce n’est qu’au début des années 80 que l’artiste fait son grand retour, plus fort que jamais. Le succès de « Pour le plaisir » marque le début d’une nouvelle période faste, prouvant que les épreuves l’ont certes marqué mais n’ont pas entamé son talent ni sa détermination à poursuivre sa passion pour la musique.
Un combat partagé
Le témoignage de Cleo Léonard révèle aujourd’hui l’importance du soutien familial dans ce long processus de guérison. Aux côtés de son mari, elle a été témoin de ses luttes quotidiennes mais aussi de sa capacité à surmonter ce traumatisme pour renouer avec le succès.
Cette force de caractère, associée à un entourage bienveillant, a permis à Herbert Léonard de transformer cette épreuve en une renaissance tant personnelle qu’artistique, laissant une empreinte indélébile dans l’histoire de la variété française.