La nouvelle a frappé le monde de la musique française comme un coup de tonnerre. Herbert Léonard s’est éteint ce dimanche 2 mars 2025 à l’hôpital de Fontainebleau, à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer du poumon. L’interprète de « Pour le plaisir » laisse derrière lui une carrière riche de plus de cinq décennies et des millions de fans éplorés.
Quelques semaines seulement avant sa disparition, l’artiste avait accordé ce qui restera sa dernière interview télévisée. Le 21 janvier dernier, sur le plateau de « Chez Jordan De Luxe », Herbert Léonard s’était livré avec une sincérité bouleversante, revenant sur les moments les plus marquants de sa vie, comme s’il pressentait que le temps lui était compté.
Des confidences poignantes pour un dernier au revoir
Face à Jordan De Luxe, le chanteur n’avait esquivé aucun sujet, abordant notamment la perte déchirante de sa sœur, emportée par un cancer généralisé. Cette interview, devenue testament médiatique, avait permis au public de découvrir une nouvelle facette de l’artiste, plus intime et vulnérable que jamais.
L’occasion également pour lui d’évoquer son grave accident de voiture survenu en mars 1970, un événement qui avait failli mettre un terme prématuré à sa carrière. Six mois de convalescence qui, paradoxalement, lui avaient permis de faire la rencontre déterminante de Gérard Manset, devenu son agent artistique.
L’accident qui a changé sa vie
En mars 1970, Herbert Léonard est victime d’un grave accident de la route qui le plonge dans le coma. Cette épreuve marque un tournant dans sa carrière, le poussant à une profonde remise en question artistique.
Une ascension musicale semée d’embûches
Né Hubert Lnhardt le 25 février 1945 à Strasbourg, celui qui deviendra Herbert Léonard a connu des débuts modestes. Fils d’un éboueur et d’une mère au foyer, il quitte le collège à 16 ans pour se consacrer à la musique, formant son premier groupe « Les Jets » avant de rejoindre Les Lionceaux en 1966.
C’est en 1980 que sa carrière prend un tournant décisif. La rencontre avec la parolière Vline Buggy et le compositeur Julien Lepers donne naissance à « Pour le plaisir », un titre qui devient disque de platine avec plus de 1,4 million d’exemplaires vendus.
Un artiste aux multiples facettes
Peu de gens le savent, mais Herbert Léonard nourrissait une véritable passion pour l’aviation. Rédacteur pour « Aviation Magazine », il est l’auteur de plusieurs ouvrages spécialisés sur l’aviation militaire soviétique et la guerre de Corée.
Sa vie personnelle est tout aussi riche. Sa rencontre avec la chanteuse Cléo le 1er octobre 1967 se concrétise par un mariage en 2004, après 37 ans de vie commune. De leur union naît une fille, Eléa, en 1973. Le couple s’établit à Barbizon, en Seine-et-Marne, où l’artiste passera les 35 dernières années de sa vie.
Le village des artistes
Barbizon, où Herbert Léonard a choisi de s’installer, est célèbre pour avoir accueilli de nombreux peintres pré-impressionnistes au XIXe siècle, lui valant le surnom de « village des peintres ».
Un héritage musical indélébile
Herbert Léonard laisse derrière lui une discographie impressionnante, jalonnée de tubes comme « Puissance et gloire », « Amoureux fous » en duo avec Julie Pietri, ou encore le générique de la série « Navarro ». Sa participation aux tournées « Age Tendre » dans les années 2000 et 2010 avait permis à une nouvelle génération de découvrir son répertoire.
Jusqu’à son dernier souffle, l’artiste aura incarné l’authenticité et la passion pour la musique. Sa dernière œuvre, l’album « Demi-Tour » sorti en 2014, restera comme le testament musical d’un homme qui aura consacré sa vie à son art.