À 95 ans, Hugues Aufray affiche une sérénité déconcertante lorsqu’il évoque son parcours financier tumultueux. L’interprète de « Santiano » et « Céline », dont la carrière s’étend sur plus de six décennies, pourrait légitimement nourrir des regrets face aux revers de fortune qui ont jalonné sa vie. Pourtant, c’est avec un sourire philosophe qu’il considère aujourd’hui ces épreuves comme une bénédiction déguisée.
Dans un entretien accordé pour le documentaire « Hugues Aufray, l’éternel jeune homme », qui sera diffusé sur France 3 ce vendredi 28 février 2025, l’artiste se livre avec une sincérité désarmante sur les hauts et les bas d’une vie consacrée à la musique, où l’argent n’a jamais été une fin en soi.
Une légende de la chanson française au parcours atypique


Avec un répertoire qui a marqué plusieurs générations, Hugues Aufray s’est imposé comme l’une des voix les plus reconnaissables de la chanson française. Ses tubes, de « Stewball » au « Petit âne gris », ont rythmé l’âge d’or de l’industrie musicale, une époque où les 45 tours se vendaient comme des petits pains et où le streaming n’existait pas encore.
Cette période faste aurait dû lui assurer une retraite confortable, mais le destin en a décidé autrement. Les revenus substantiels générés par sa musique se sont évaporés au fil des années, victimes de la naïveté d’un artiste plus préoccupé par son art que par ses comptes en banque.
L’âge d’or de l’industrie musicale
Les années 1960-1980 représentent une période exceptionnelle pour l’industrie du disque en France, avec des ventes physiques record et des artistes pouvant vivre confortablement de leur musique, avant l’arrivée du numérique qui bouleversera totalement le modèle économique.
Les dessous d’une fortune envolée


« J’étais un candide », confie-t-il à Gala, évoquant les multiples trahisons dont il a été victime. La confiance aveugle accordée à des gestionnaires peu scrupuleux s’est traduite par une succession d’arnaques qui ont progressivement vidé ses comptes. « Chaque fois que je faisais une bonne année, je confiais mes intérêts à un associé qui me reprenait tout », explique-t-il sans amertume.
Cette succession de déboires financiers aurait pu briser bien des artistes. Pourtant, Hugues Aufray y voit aujourd’hui une forme de justice poétique : « J’ai eu la chance de faire faillite plusieurs fois », déclare-t-il, estimant que ces revers l’ont maintenu du « côté des rameurs », fidèle à l’essence même de l’artiste.
Une vie simple comme philosophie
Loin des paillettes et du luxe ostentatoire souvent associés au monde du spectacle, le chanteur a toujours privilégié une existence simple. Sa ferme ardéchoise, où il fabriquait ses propres fromages de chèvre, illustre parfaitement ce choix de vie authentique qui l’a toujours caractérisé.
Cette sobriété heureuse, il la partage aujourd’hui avec Murielle, sa seconde épouse de 44 ans sa cadette, qu’il a épousée en 2023 après 18 ans de vie commune. Le couple a récemment quitté leur demeure de Marnes-la-Coquette pour s’installer à Marly-le-Roi, une décision pragmatique face à des charges devenues trop lourdes.
Marly-le-Roi, écrin historique des Yvelines
Cette commune des Yvelines, connue pour son château historique et son patrimoine architectural, offre un cadre de vie paisible à proximité de Paris. Elle fait partie des villes labellisées « Ville d’art et d’histoire », témoignant de sa richesse culturelle et patrimoniale.