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Idaho : la vidéo qui révèle les 12 secondes fatales avant la mort de Victor Perez, autiste et non-verbal…

Julie K.
6 Min de lecture

12 secondes ont suffi pour transformer une intervention policière de routine en drame national. Une vidéo explosive relance le débat sur l’usage de la force face au handicap, tandis que la version des autorités de Pocatello vacille. Entre témoignages familiaux bouleversants et compte à rebours implacable, ce que révèle l’enregistrement pourrait changer bien plus qu’une procédure judiciaire.

Le drame de Pocatello : qui était Victor Perez ?

Victor Perez, adolescent autiste non-verbal de 17 ans, devient le symbole tragique d’une intervention policière controversée en Idaho. Atteint de paralysie cérébrale, le jeune homme succombe samedi après le retrait de son assistance respiratoire, neuf jours après avoir reçu neuf balles tirées par des agents de Pocatello.

Hospitalisé dans le coma, il subit plusieurs opérations dont l’amputation d’une jambe. « Les tests de vendredi ont confirmé l’absence totale d’activité cérébrale », révèle sa tante Ana Vazquez à CNN. Son profil médical complexe – cumulant handicaps moteurs et troubles de la communication – éclaire les circonstances du drame, alors que sa famille tentait de lui retirer un couteau de cuisine avant l’arrivée des forces de l’ordre.

Derrière les chiffres chocs et les procédures judiciaires se dessine le portrait d’un adolescent dont la vulnérabilité n’a pas résisté à douze secondes d’intervention policière. Une vulnérabilité aujourd’hui au cœur d’un débat national sur le traitement des personnes handicapées par les autorités.

12 secondes sous les balles : le compte à rebours fatal

La séquence vidéo captée par un voisin dévoile une chronologie implacable. Quatre policiers de Pocatello sortent de leurs véhicules et ouvrent le feu en moins de 12 secondes, selon l’enregistrement. On y voit Victor Perez allongé au sol après une chute, puis tentant de se relever avec maladresse, un grand couteau de cuisine à la main.

Aucune tentative de dialogue ou de désescalade n’est visible. Les agents, postés derrière une clôture, font feu alors que l’adolescent titube dans leur direction. « Tout le monde criait aux policiers d’arrêter, de ne pas tirer », insiste Ana Vazquez, sa tante, auprès de CNN. Une intervention éclair qui contraste avec l’alerte initiale des autorités, évoquant un homme « apparemment ivre » – une version immédiatement contestée par la famille.

Le couteau de cuisine devient ici le symbole d’un malentendu tragique. Alors que les proches tentaient de désarmer Victor Perez avant l’arrivée des forces de l’ordre, les images montrent une réponse policière foudroyante. Douze secondes qui relancent aujourd’hui le débat sur les protocoles d’intervention face aux personnes handicapées.

Version policière vs récit familial : le couteau qui divise

L’alerte initiale des autorités décrit un homme « apparemment ivre » armé d’un couteau, justifiant une intervention d’urgence. Mais la famille de Victor Perez conteste catégoriquement cette version : son attitude titubante relèverait de sa paralysie cérébrale, un élément-clé absent du rapport policier. « Il n’était pas sous l’emprise de l’alcool », insistent ses proches, évoquant une méconnaissance des handicaps moteurs par les forces de l’ordre.

La séquence vidéo montre pourtant un adolescent difficilement mobile, peinant à se redresser après sa chute. Alors que sa famille tentait déjà de lui retirer le couteau de cuisine – objet au cœur de la polémique –, les agents interprètent ses mouvements mal coordonnés comme une menace. Un quiproquo dramatique qui cristallise les questions sur la formation des policiers face aux situations impliquant des personnes handicapées.

Enquête sous tension : où sont les policiers ?

Les quatre agents impliqués dans la fusillade restent en congé administratif, leurs identités toujours protégées par les autorités de Pocatello. L’Eastern Idaho Critical Incident Team, chargé de l’enquête indépendante, doit remettre son rapport final au procureur du comté de Bannock, Ian Johnson. « La décision de poursuites sera prise après examen externe du dossier », précise-t-il, insistant sur l’objectivité du processus.

Face à la colère grandissante, une veillée s’organise devant l’hôpital où Victor Perez est décédé. Le maire Brian Blad tente d’apaiser les tensions : « Nous comprenons la douleur causée à notre communauté. Cette affaire sera traitée avec tout le sérieux qu’elle mérite ». Une déclaration qui peine à convaincre les proches de la victime, exigeant des réponses sur les douze secondes ayant coûté la vie à un adolescent handicapé.