Un ascenseur, une phobie et des paroles rassurantes… Comment un geste apparemment protecteur a conduit à une enquête judiciaire. Le 3 juin 2024 à Berre-l’Étang, Élodie* prend une habitude de précaution qui va bouleverser son destin. Face à un inconnu insistant et des murmures trompeurs, la claustrophobie devient le moindre de ses maux. Mais pourquoi cette rencontre fortuite continue-t-elle d’alimenter les interrogations des enquêteurs aujourd’hui ?
Une routine de précaution qui tourne au cauchemar
Élodie* redoute les espaces confinés au point de défier les étages. Claustrophobe, cette femme évite systématiquement les ascenseurs, préférant gravir même dix étages à pied. Une habitude de sécurité qui va pourtant se retourner contre elle le 3 juin 2024 à Berre-l’Étang.
Ce jour-là, alors qu’elle rend visite à une amie résidant dans un immeuble de la commune, son rituel protecteur prend une tournure inattendue. « J’ai appelé mon amie pour lui dire que j’allais prendre les escaliers », confiera-t-elle aux gendarmes. Un réflexe devenu précipice quand un homme, témoin de l’échange téléphonique, intervient.
La scène bascule alors qu’Élodie s’apprête à entamer son ascension sécuritaire. L’inconnu saisit ses épaules avec une assurance déconcertante, l’entraînant vers la cabine métallique qu’elle fuit habituellement. Un geste présenté comme une aide, mais qui marque le début d’une spirale incontrôlable.
Des paroles rassurantes au piège ascensionnel
L’homme a saisi l’opportunité offerte par une conversation téléphonique. Entendant Élodie* expliquer sa peur des ascenseurs, il intervient avec une apparente bienveillance. « Il m’a prise par les épaules puis embarquée dans l’ascenseur », décrit la victime dans sa plainte.
Ses mots apaisants – « ne t’inquiète pas, n’aie pas peur » – contrastent avec la brutalité du geste. La cabine métallique, habituellement évitée par Élodie, devient le théâtre d’une scène insidieuse. Le prévenu cultive un paradoxe troublant : protecteur et prédateur simultanément.
Ce mécanisme de manipulation éclaire les méthodes des agresseurs opportunistes. La scène dure le temps d’une ascension, suffisant pour basculer du quotidien au drame. Les enquêteurs relèvent l’absence de reconnaissance des faits par l’accusé, malgré les éléments concordants du récit.
Une plainte déposée dans l’urgence
Le lendemain des faits, Élodie* porte plainte pour agression sexuelle auprès des gendarmes. Son récit décrit des attouchements dans l’ascenseur, un acte que le prévenu conteste farouchement. La rapidité de sa démarche judiciaire souligne l’impact traumatique de l’événement.
L’événement survient malgré les précautions habituelles de la victime. Sa phobie des espaces clos, qui la poussait justement à éviter les ascenseurs, ajoute une dimension cruelle au drame. Les enquêteurs relèvent la contradiction entre le profil prudent d’Élodie et la violence subie.
La procédure judiciaire bute sur un élément clé : « Le prévenu n’a pas reconnu les faits d’agression sexuelle ». Cette négation complique l’enquête, malgré les éléments matériels et le témoignage cohérent. Le parquet d’Aix-en-Provence doit désormais démêler les versions contradictoires.
Un trouble psychiatrique au cœur du dossier
Le profil médical de l’accusé introduit une complexité inattendue. Schizophrène diagnostiqué, il aurait interrompu son traitement peu avant les faits. Cette information cruciale éclaire différemment le comportement décrit par la victime.
La justice se trouve face à un dilemme : évaluer la part de responsabilité pénale malgré les troubles psychiatriques. Les experts doivent déterminer si l’arrêt volontaire du traitement influence la capacité de discernement. Un débat qui divise spécialistes et magistrats.
L’article source, publié par La Provence, maintien un suspense juridique : « Il vous reste 77% à lire ». Cette mention intrigante suggère des développements inexplorés sur les liens entre pathologie mentale et responsabilité légale.