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Il révèle la raison : « Nous l’avons cuisiné avec des patates pour que… »

Julie K.
12 Min de lecture

Un procès hors norme s’ouvre en Aveyron ce lundi, portant sur un crime d’une violence inédite. Trois individus sont jugés pour le meurtre et le démembrement d’un homme, dont certaines parties du corps ont été cuisinées de manière macabre. La vérité surprenante derrière cette affaire soulève des questions troublantes sur les motivations et les méthodes employées. Ce que révèle ce procès pourrait bouleverser les certitudes.

L’Ouverture Du Procès : Un Crime Sordide Dans Un Village Reculé

Le 19 mai 2025 marque le début d’un procès hors norme devant la cour d’assises de l’Aveyron, où trois individus sont jugés pour un crime d’une violence extrême. Philippe Schneider, 69 ans, restaurateur, sa compagne Nathalie Caboubassy, 45 ans, ainsi que Loup Benrakia, 24 ans, ancien fossoyeur, sont accusés du meurtre de Georges Meichler, alias « Diego », un homme de 57 ans réputé pour sa gentillesse et son engagement local.

La victime, connue dans le petit village de Brasc pour son mode de vie austère et son isolement volontaire dans une maison sans eau ni électricité, avait disparu en février 2023. Ce sont ses proches qui ont donné l’alerte, troublés par des messages électroniques suspects, mal rédigés, prétendant que Georges serait parti en Bretagne — une version rapidement jugée invraisemblable compte tenu de son profil peu connecté et peu mobile. Cette anomalie a conduit les enquêteurs à s’intéresser de près à son entourage immédiat.

L’enquête a rapidement ciblé le couple Schneider-Caboubassy, notamment après la découverte du fourgon de la victime à Camarès, à une quarantaine de kilomètres de Brasc. À l’intérieur, des sacs-poubelle renfermaient des restes humains, révélant l’ampleur du drame. Le troisième accusé, Loup Benrakia, apparaît comme une figure plus fragile, décrite par les enquêteurs comme influençable, ce qui complexifie la compréhension des dynamiques au sein de ce trio.

Ce procès s’inscrit dans un contexte judiciaire et humain lourd, confronté à des actes d’une brutalité rare dans une région habituellement paisible. La présentation des accusés et le récit initial de la disparition de Georges Meichler posent les bases d’une affaire où se mêlent mystère, violence et drames personnels.

Dans ce cadre, la procédure judiciaire devra non seulement éclaircir les circonstances exactes du drame, mais également restituer la vérité sur les motivations et les responsabilités de chacun, dans un village désormais marqué par cet événement tragique.

Les Étapes D’un Meurtre Et D’un Démontage Macabre

L’enquête révèle rapidement une succession d’actes d’une cruauté méthodique, dont la complexité dépasse le cadre d’un simple homicide. Philippe Schneider, principal accusé, décrit un scénario où une tentative de cambriolage a dégénéré en drame fatal. Selon ses déclarations, une dispute éclate autour d’une accusation d’abus sexuel portée contre la victime, Georges Meichler, bien que cette allégation n’ait jamais été étayée par des preuves. Le décès résulterait d’un étouffement, acte brutal mais rapide, avant que ne commence une mise en scène macabre destinée à faire disparaître toute trace du crime.

Ce qui frappe, c’est la précision avec laquelle Schneider détaille les étapes suivantes. Pour dissimuler le corps, il révèle avoir procédé à un démembrement complet à l’aide d’une feuille de boucher, un outil tranchant habituellement réservé à la découpe de viande, soulignant ainsi la froideur et la préméditation du geste. Certaines parties du corps ont été brûlées dans une tentative de crémation, tandis que d’autres morceaux ont été disséminés dans les environs, dans les zones sauvages des Causses et du Rougier, afin de brouiller les pistes.

Mais c’est la description d’une « cuisine » macabre qui marque les esprits. Philippe Schneider confie avoir fait bouillir certains fragments du corps avec des légumes, notamment des patates et des carottes, pour masquer les odeurs nauséabondes. Il qualifie cette pratique de « rituel » inspiré d’un séjour au Népal, affirmant vouloir ainsi accompagner symboliquement l’âme de la victime vers l’au-delà. Une justification qui mêle croyance personnelle et tentative de rationaliser un acte profondément inhumain.

Cette méthode sordide avait aussi pour objectif, selon les témoignages, de « faire détacher la viande des os », une expression reprise par le troisième accusé, Loup Benrakia, qui détaille le rôle qu’il aurait joué dans cette phase. Le mélange macabre entre cuisine et destruction du corps illustre la volonté des auteurs de brouiller les repères classiques de la criminalité, introduisant un élément rituel et presque cérémoniel dans ce qui reste avant tout un acte de violence extrême.

L’enchaînement de ces actions, à la fois pragmatiques et symboliques, souligne la complexité du crime et la difficulté pour la justice de reconstituer une vérité claire. Derrière cette « cuisine » macabre, se dessine un mélange d’intentions contradictoires, où la volonté de dissimulation se mêle à des gestes chargés d’une signification trouble, laissant planer de nombreuses zones d’ombre autour des motivations réelles des accusés.

Des Accusés Aux Responsabilités Troubles Et Aux Récits Contradictoires

Si la mécanique du crime se précise, les rôles respectifs des accusés restent marqués par des zones d’ombre et des contradictions notables. Loup Benrakia, le plus jeune des trois, apparaît comme une figure influençable, voire vulnérable psychologiquement. Ancien fossoyeur, il se retrouve impliqué dans cette affaire à travers des accusations de participation active, bien que ses déclarations oscillent entre aveux partiels et justifications. Il rapporte notamment que Philippe Schneider lui avait imposé un récit destiné à masquer la réalité du carnage, en lui ordonnant d’expliquer la cuisson macabre par la phrase : « c’est pour le chien ». Cette consigne, destinée à dissimuler les odeurs, illustre la volonté des accusés de manipuler leur entourage et les enquêteurs.

De son côté, Nathalie Caboubassy adopte une posture défensive plus nette. Elle conteste toute implication directe dans les actes de violence et dans la gestion du corps. Si elle reconnaît avoir entendu parler d’un « braquage », elle minimise son rôle, évoquant sa consommation d’alcool et de cannabis pour expliquer son état d’esprit au moment des faits. Pourtant, les enquêteurs la placent au centre des opérations, notamment pour des charges graves de recel de cadavres. Cette divergence entre sa version et les indices matériels soulève des questions sur son degré réel de complicité et sur la dynamique au sein du couple.

Par ailleurs, les accusations portées par Schneider contre la victime, notamment l’allégation d’un viol présumé, n’ont jamais été corroborées par des preuves. Cette absence de fondement alimente l’hypothèse d’une manipulation destinée à justifier la violence extrême qui a suivi. Loup Benrakia lui-même affirme avoir été convaincu d’agir en légitime défense ou en réponse à une menace supposée, ce qui complexifie encore l’analyse des responsabilités.

L’enchevêtrement des récits met en lumière une organisation chaotique, mêlant violence, intimidation et influences psychologiques. La justice doit désormais trier entre témoignages partiels, dénégations et aveux, dans un contexte où la vérité se dérobe au fil des contradictions. Cette complexité renforce l’enjeu du procès, qui doit non seulement établir les faits, mais aussi démêler la part de chaque individu dans cet enchaînement d’atrocités.

Au-delà des éléments matériels, c’est la nature même des relations entre les accusés et leur état d’esprit qui s’avèrent essentiels pour comprendre comment un crime d’une telle brutalité a pu se produire. Cette dimension psychologique prendra une place centrale dans l’examen des responsabilités, tout en éclairant les motivations profondes derrière un acte qui défie la compréhension commune.

Entre Horreur Et Quête De Vérité: Les Enjeux Du Procès

Alors que les récits contradictoires des accusés dressent un tableau complexe, le procès s’attache désormais à éclaircir les enjeux fondamentaux de cette affaire hors norme. La justice doit répondre à une question cruciale : quelle est la nature réelle du mobile ? Le vol de cannabis, évoqué par les protagonistes, suffit-il à expliquer l’ampleur de la violence déployée ? Ou bien faut-il envisager une dimension plus profonde, liée à des troubles psychologiques ou à une dynamique de manipulation au sein du trio ?

L’irrationalité apparente des actes, notamment la phase macabre de cuisson du corps avec des légumes, témoigne d’un passage à l’acte d’une extrême brutalité où se mêlent folie et volonté de dissimulation. Ce rituel, revendiqué par Philippe Schneider comme une manière d’« accompagner l’âme » de la victime, soulève la difficulté pour la justice de démêler entre explications rationnelles et motivations obscures, parfois incompréhensibles.

Au cœur de ce procès, la question de la responsabilité individuelle reste prépondérante. Chaque accusé présente une version partielle, marquée par des dénégations ou des justifications. Il revient donc à la cour d’assises d’établir la part de culpabilité de chacun, en tenant compte des influences psychologiques, des pressions subies, mais aussi du rôle actif dans les exactions commises. Ce travail d’individuation est d’autant plus délicat que la violence collective a effacé les frontières entre complicité et coercition.

Dans ce contexte, l’impact sur la famille de Georges Meichler ne peut être sous-estimé. Me Yannick Mamodabasse, avocat des proches, a rappelé avec sobriété : « Ce sont des faits terribles et c’est toujours très douloureux pour la famille ». Cette déclaration souligne la dimension humaine et émotionnelle qui traverse toute la procédure, loin des seules considérations juridiques. La douleur des proches, confrontés à l’horreur absolue, impose une exigence forte de vérité et de justice.

Au fil des audiences, le tribunal est confronté à un récit où se mêlent violence, manipulation et éléments psychologiques complexes. L’issue du procès devra non seulement statuer sur les faits, mais aussi sur la capacité du système judiciaire à comprendre et traiter un crime aux ramifications aussi troublantes. Dans ce cadre, chaque témoignage, chaque preuve, chaque analyse psychologique prend une importance capitale pour appréhender la nature profonde de ce drame.