Incident lors d’un spectacle de cirque : un ours sur hoverboard attaque son dresseur

Jeremie B.
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Un spectacle de cirque a viré au cauchemar hier soir dans la petite ville de Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir. Ce qui devait être un numéro inédit mettant en scène un ours brun chevauchant un hoverboard s’est transformé en une scène d’horreur lorsque l’animal s’est soudainement retourné contre son dresseur, provoquant la panique parmi les spectateurs.

L’incident s’est produit vers 21h30, au beau milieu de la représentation du Cirque Médrano, alors que le chapiteau était comble. Le numéro, qui avait déjà fait sensation sur les réseaux sociaux lors des répétitions, promettait d’être le clou du spectacle. Malheureusement, personne n’avait prévu que l’ours, visiblement stressé par les lumières et le bruit, allait perdre son sang-froid.

Un numéro qui dérape

Selon les témoins présents, tout a commencé lorsque l’ours, prénommé Boris, a perdu l’équilibre sur son hoverboard. Désorienté et probablement effrayé, l’animal de 350 kg s’est alors dressé sur ses pattes arrière avant de se jeter sur son dresseur, Igor Petrov, 42 ans. Ce dernier, malgré sa grande expérience avec les animaux sauvages, n’a pas pu éviter l’attaque.

En quelques secondes, le chapiteau s’est transformé en scène de chaos. Les spectateurs, d’abord incrédules, ont rapidement réalisé que la situation échappait à tout contrôle. Des cris de panique ont retenti tandis que les familles tentaient de fuir les gradins. Le personnel de sécurité du cirque est intervenu rapidement, mais a eu du mal à maîtriser l’imposant plantigrade.

Bilan et réactions

Igor Petrov a été grièvement blessé lors de l’attaque. Transporté d’urgence à l’hôpital le plus proche, son état est jugé stable mais préoccupant. Il souffre de multiples lacérations et fractures, notamment au niveau du torse et des bras. Quant à Boris, l’ours agresseur, il a été maîtrisé à l’aide de tranquillisants et placé en quarantaine dans un centre spécialisé en attendant une décision sur son sort.

Les réactions n’ont pas tardé à affluer suite à cet incident. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont exprimé leur indignation face à l’utilisation d’animaux sauvages dans les spectacles de cirque. Marie Durand, une spectatrice présente lors de l’incident, a déclaré : « C’était terrifiant. Je n’aurais jamais imaginé assister à une telle scène. Cela montre bien que ces animaux n’ont rien à faire dans un cirque. »

Le hoverboard, un gadget controversé
Le hoverboard est un engin de déplacement personnel électrique à deux roues, populaire depuis 2015. Malgré son nom, il ne « lévite » pas mais utilise un système d’auto-équilibrage. Son utilisation dans des numéros de cirque avec des animaux est une pratique récente et controversée.

Enquête en cours

Les autorités locales ont immédiatement ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de l’incident. Le maire de Saint-Rémy-sur-Avre, Jean-Luc Boulanger, a déclaré : « Nous allons examiner de près les conditions dans lesquelles ce numéro a été autorisé. La sécurité du public et le bien-être des animaux doivent être notre priorité absolue. »

De son côté, la direction du Cirque Médrano a exprimé sa profonde tristesse face à cet événement tragique. Dans un communiqué, ils ont annoncé la suspension immédiate de tous les numéros impliquant des animaux sauvages, en attendant les conclusions de l’enquête. « Nous coopérons pleinement avec les autorités et mettrons tout en œuvre pour que cela ne se reproduise plus », a déclaré le porte-parole du cirque.

Un débat relancé

Cet incident relance le débat sur la présence d’animaux sauvages dans les cirques, une pratique de plus en plus contestée en France et dans le monde. Depuis 2020, la législation française interdit progressivement l’acquisition et la reproduction d’animaux sauvages par les cirques itinérants, avec pour objectif leur disparition totale des chapiteaux d’ici 2028.

Les associations de protection des animaux ont saisi cette opportunité pour réitérer leurs demandes d’une interdiction immédiate. « Cet accident tragique aurait pu être évité », déclare Sophie Martin, porte-parole de la Fondation 30 Millions d’Amis. « Les animaux sauvages n’ont pas leur place dans les cirques. Ils sont soumis à un stress constant et des conditions de vie inadaptées à leurs besoins naturels. »

La législation française sur les animaux dans les cirques
La loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale prévoit l’interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques itinérants. Cette mesure s’applique sur une période de 7 ans, jusqu’en 2028, pour permettre aux professionnels de s’adapter.

L’avenir du cirque en question

Face à ces critiques, les professionnels du cirque se défendent. Antoine Durand, représentant du Syndicat National du Cirque, affirme : « Les animaux dans nos cirques sont traités avec le plus grand respect. Cet incident est regrettable mais isolé. Nous travaillons constamment à améliorer nos pratiques pour assurer le bien-être des animaux tout en préservant notre tradition artistique. »

Cependant, de plus en plus de cirques dans le monde optent pour des spectacles sans animaux, misant sur les prouesses humaines et les nouvelles technologies. L’incident de Saint-Rémy-sur-Avre pourrait accélérer cette tendance en France, remettant en question l’avenir même du cirque traditionnel tel que nous le connaissons.