Intelligence artificielle : Emmanuel Macron interpellé par une journaliste sur France 2

Laura P.
4 Min de lecture

Une séquence télévisuelle qui fait grand bruit. Dimanche soir sur France 2, Emmanuel Macron s’est retrouvé face à une journaliste indienne qui n’a pas hésité à le confronter sur sa vision de l’intelligence artificielle. Un échange tendu qui met en lumière les inquiétudes grandissantes autour des nouvelles technologies et leur impact sur notre société.

Alors qu’un sommet mondial sur l’intelligence artificielle s’apprête à se tenir, le président français pensait sans doute pouvoir démontrer une approche décontractée du sujet. C’était sans compter sur la réaction cinglante de Palki Sharma Upadhyay, qui a vivement critiqué sa récente utilisation des deepfakes à des fins de communication.

Quand une journaliste indienne bouscule le président

« Ce n’est pas drôle ! » La réaction sans appel de Palki Sharma Upadhyay sur le plateau de « 20h30 le dimanche » a créé un moment de télévision saisissant. Face à Laurent Delahousse et Emmanuel Macron, la journaliste indienne, reconnue pour son expertise sur les questions technologiques, n’a pas mâché ses mots concernant l’utilisation présidentielle de l’intelligence artificielle.

L’objet de sa colère ? Une vidéo postée le jour même sur le compte Instagram officiel du président, où un avatar créé par intelligence artificielle le met en scène avec une longue chevelure, prodiguant des conseils capillaires avant d’esquisser quelques pas de danse.

Le deepfake présidentiel qui fait polémique

La réponse d’Emmanuel Macron, assurant qu’il s’agissait « d’une façon de lancer le débat », n’a pas convaincu. Laurent Delahousse a d’ailleurs rebondi sur le sujet en évoquant les dangers des deepfakes, particulièrement pour les adolescents sur les réseaux sociaux.


Comprendre les deepfakes
Les deepfakes sont des vidéos manipulées grâce à l’intelligence artificielle, permettant de faire dire ou faire n’importe quoi à n’importe qui. Cette technologie pose d’importants problèmes éthiques et sécuritaires, avec 96% des deepfakes utilisés dans la pornographie non consensuelle en 2019.

Les dangers d’une technologie sous-estimée

Le président a tenté de reprendre la main en soulignant les aspects positifs de l’IA générative, notamment sa capacité à « faire certaines choses plus vite, plus intelligemment ». Mais la démonstration présidentielle soulève des questions cruciales sur la banalisation d’une technologie aux implications potentiellement dévastatrices.


L’IA générative en question
Cette technologie permet de créer du contenu original (textes, images, vidéos) à partir d’une base de données existante. Si elle offre des possibilités créatives importantes, elle pose aussi des questions éthiques majeures concernant la désinformation et la manipulation de l’opinion publique.

Un débat qui dépasse les frontières

À l’approche du sommet mondial sur l’intelligence artificielle, cet échange télévisé révèle les tensions entre une approche ludique de ces technologies et leurs implications réelles pour la société. La France, qui se veut à la pointe de la régulation de l’IA, fait face à un défi majeur : concilier innovation technologique et protection des citoyens contre les dérives potentielles.