Isabelle Huppert dévoile son expérience « hallucinante » derrière les barreaux

Marie Q.
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Dans le monde du cinéma français, Isabelle Huppert continue de briller avec une intensité rare. À 71 ans, l’actrice iconique s’apprête à captiver une fois de plus le public avec son rôle dans « Les Prisonnières de Bordeaux », un drame poignant réalisé par Patricia Mazuy. Le film, qui sortira le 28 août prochain, promet de plonger les spectateurs dans l’univers complexe des relations qui se tissent autour des murs d’une prison.

Alors que l’attente monte, Isabelle Huppert a accordé une interview exclusive à Paris Match, dévoilant les coulisses de son expérience sur ce tournage pas comme les autres. Entre révélations surprenantes et réflexions profondes, l’actrice nous offre un aperçu fascinant de son approche du rôle d’Alma, une femme qui se lie d’amitié avec une autre visiteuse de prison, Mina.

Derrière les barreaux : les expériences inattendues d’Isabelle Huppert

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas la première fois qu’Isabelle Huppert franchit les portes d’un établissement pénitentiaire. L’actrice révèle avoir visité deux prisons par le passé, non pas pour rendre visite à des proches, mais dans le cadre de projets artistiques. Sa première expérience remonte à Strasbourg, où elle a présenté le film « Violette Nozière » de Claude Chabrol dans une prison pour jeunes femmes.

Cette visite a laissé une impression indélébile sur l’actrice. « Quand on traverse le sas pour la première fois, on a vraiment l’impression de passer dans une autre dimension, de l’autre côté du monde », confie-t-elle, encore marquée par cette expérience qu’elle qualifie d' »hallucinante ». Sa deuxième incursion en milieu carcéral l’a menée à Rennes, où elle a assisté à un spectacle de Claude Regy, « L’Ecclésiaste », en compagnie de femmes purgeant de longues peines.

Un rôle qui résonne : les motivations d’Isabelle Huppert

Lorsqu’on l’interroge sur les raisons qui l’ont poussée à accepter le rôle d’Alma dans « Les Prisonnières de Bordeaux », Isabelle Huppert évoque d’abord une attirance pour le prénom du personnage. « Alma, c’est le prénom de la femme d’Alfred Hitchcock et de l’épouse de Gustav Mahler », souligne-t-elle, révélant son goût pour les références culturelles.

Mais au-delà de cette anecdote, c’est la complexité du personnage qui a séduit l’actrice. En collaboration étroite avec la réalisatrice Patricia Mazuy, Huppert a su insuffler à Alma une légèreté et un « côté fantasque » qui ne transparaissaient pas forcément dans le scénario initial. « Ce n’était pas une évidence dans l’écriture et c’était à moi de prendre en charge l’aspect drôle et léger des situations », explique-t-elle, mettant en lumière son approche créative du rôle.

Qui est Patricia Mazuy ?
Réalisatrice française née en 1960, Patricia Mazuy est connue pour ses films audacieux et son regard unique sur la société. Elle a notamment réalisé « Saint-Cyr » (2000) et « Sport de filles » (2011), deux œuvres qui ont marqué le cinéma français contemporain.

Un film qui fait parler : l’accueil chaleureux à Cannes

« Les Prisonnières de Bordeaux » a déjà fait sensation lors de sa présentation à la Quinzaine des cinéastes du Festival de Cannes. La file d’attente interminable devant le Théâtre Croisette témoignait de l’engouement suscité par ce drame social. Le film explore la rencontre improbable entre deux femmes que tout oppose : Alma, bourgeoise fortunée, et Mina, jeune mère de banlieue, toutes deux unies par l’absence de leurs maris incarcérés.

L’alchimie entre Isabelle Huppert et sa partenaire à l’écran, Hafsia Herzi, a particulièrement été saluée. Les deux actrices incarnent avec brio cette amitié inattendue qui transcende les barrières sociales. La douceur qui se dégage de leur relation à l’écran a été unanimement appréciée par les critiques présents à Cannes.

Un nouveau chapitre dans la carrière d’une icône

Avec « Les Prisonnières de Bordeaux », Isabelle Huppert ajoute une nouvelle corde à son arc déjà bien fourni. Le film, qui sortira le 28 août 2024, promet d’être un moment fort du cinéma français de cette année. L’actrice, connue pour ses choix de rôles audacieux et sa capacité à se réinventer, semble une fois de plus avoir trouvé un personnage à la hauteur de son talent.

L’expérience d’Isabelle Huppert sur ce tournage, enrichie par ses visites passées en prison, apporte une profondeur supplémentaire à son interprétation. Son témoignage sur l’impact émotionnel de ces rencontres avec des détenues résonne avec force : « Écouter leurs réactions et partager leur émotion a été quelque chose d’extrêmement fort ». Cette sensibilité et cette ouverture d’esprit se reflètent sans doute dans sa performance, promettant aux spectateurs une expérience cinématographique intense et mémorable.

Le système carcéral au cinéma
Les films traitant de l’univers carcéral ont souvent marqué l’histoire du cinéma. De « Les Évadés » à « Un prophète », en passant par « Orange is the New Black » pour la télévision, ces œuvres offrent un regard critique sur le système pénitentiaire et explorent les dynamiques humaines complexes qui s’y développent.