Le risque d’inéligibilité qui plane
Comme Marine Le Pen, dont le verdict sur une possible inéligibilité est attendu le 30 mars 2025, Jean-Luc Mélenchon pourrait être frappé d’une interdiction de se présenter aux élections. L’Olaf a transmis son rapport à la justice française, qui examine trois qualifications : abus de confiance, détournement de fonds publics et recel. Des charges susceptibles de déclencher une procédure pénale, voire une sanction électorale.
Pour La France insoumise, le timing est critique : à deux ans de la présidentielle, perdre son leader historique serait un séisme. Les soutiens de Mélenchon dénoncent une « instrumentalisation politique », rappelant que l’enquête française, ouverte en 2018, n’a toujours abouti à aucune mise en examen. Mais la pression monte, alors que le Parlement européen exige le remboursement des 500 000 euros.
L’étrange paralysie de l’enquête française
L’instruction française piétine depuis 2018 : un changement de juge en 2023 a entraîné une pause de plusieurs mois. Laurent Maffeïs, ancien directeur de cabinet de Mélenchon, n’est que témoin assisté, tandis que Juliette Prados échappe toujours aux poursuites. Jean-Luc Mélenchon, lui, n’a été entendu qu’une fois par la police, jamais par la nouvelle magistrate chargée du dossier.
Les immunités parlementaires complexifient la procédure : eurodéputé jusqu’en 2017, Mélenchon bénéficiait alors d’une protection. L’affaire rebondit dans un contexte tendu, à quelques mois des élections européennes de 2025. Le Parlement européen exige le remboursement des 500 000 euros, mais la justice française, malgré le rapport accablant de l’Olaf transmis en 2022, tarde à trancher.