Jean-Marie Le Pen, inquiétudes sur son état de santé à 96 ans : une décision importante dévoilée

Julie K.
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Dans le tumulte de la scène politique française, une figure emblématique s’efface progressivement des projecteurs. Jean-Marie Le Pen, patriarche controversé de l’extrême droite, voit son état de santé se dégrader à l’aube de ses 96 ans. Une décision judiciaire récente vient de révéler l’ampleur de cette détérioration, marquant un tournant dans la vie publique de cet homme qui a longtemps défié le temps et les conventions.

Alors que le procès des faux assistants parlementaires d’eurodéputés du Rassemblement National se profile à l’horizon, une annonce inattendue secoue les couloirs du palais de justice. Jean-Marie Le Pen, figure centrale de cette affaire, ne pourra pas assister aux audiences. Cette absence forcée soulève des questions sur l’état de santé du nonagénaire et sur les conséquences pour sa famille politique.

Un diagnostic sans appel

Selon les informations relayées par l’Agence France-Presse, le tribunal judiciaire de Paris a rendu un verdict sans équivoque. Au vu de la santé « dégradée » de Jean-Marie Le Pen, sa présence au procès prévu le 30 septembre pour détournement de fonds publics européens est jugée impossible. Cette décision s’appuie sur les conclusions d’experts mandatés par la présidente de la 11e chambre correctionnelle du tribunal.

Les spécialistes ont constaté, lors d’une visite au domicile de l’ancien leader du Front National, une « profonde détérioration » de son état physique et psychique. Le rapport est alarmant : « Il n’est pas en mesure de se concentrer plus que quelques minutes. Il n’a aucune conscience du but, du sens et de la portée de cette audience ». De plus, les experts soulignent une « insuffisance cardiaque qui l’empêche de quitter son domicile », clouant définitivement Jean-Marie Le Pen chez lui.

Un long déclin amorcé

Ce constat médical ne survient pas ex nihilo. Il s’inscrit dans une trajectoire de déclin amorcée il y a plus d’un an. En avril 2023, Jean-Marie Le Pen avait été victime d’une crise cardiaque, un événement qui avait déjà suscité de vives inquiétudes quant à sa santé. Les mois suivants n’ont fait que confirmer ces craintes, aboutissant à une mesure radicale : le placement sous régime de « protection juridique ».

Louis Alliot, vice-président du Rassemblement National, avait alors déclaré au micro d’Apolline de Malherbe : « C’est un homme qui a son âge, qui est fatigué, qui est maintenant sous un régime de protection juridique et ce sont ses enfants qui participent à la gestion de ses affaires ». Ces mots résonnent aujourd’hui comme l’annonce d’un retrait progressif mais inéluctable de la vie publique.

Entre mémoire et oubli

Le portrait dressé par l’entourage de Jean-Marie Le Pen est celui d’un homme luttant contre les affres du temps. Un proche, s’exprimant dans les colonnes du Parisien, évoque « de gros problèmes de mémoire immédiate ». Il précise : « Il ne sait plus qui il a vu la veille, comme souvent les gens de son âge. Mais il n’a pas Alzheimer et il a toujours une mémoire ancienne. Il n’a pas la moindre idée du contenu du dossier ».

Jany Le Pen, épouse du patriarche, tente de nuancer ce tableau. Elle confie que son mari est « très fatigué » et qu’ils essaient de « ne pas trop le sortir ». Cependant, elle tient à préciser : « Mais il n’est pas grabataire, il n’a pas Alzheimer. » Ces déclarations, entre aveu et déni, témoignent de la difficulté à accepter le déclin d’une figure aussi controversée que centrale dans le paysage politique français des dernières décennies.