Les Jeux Olympiques de Paris 2024 nous réservent leur lot de surprises et d’émotions. Parmi les athlètes qui marquent ces jeux, une performance inattendue a particulièrement ému le public : celle de Yaylagul Ramazanova, une archère azerbaïdjanaise enceinte de six mois et demi. Son histoire touchante rappelle que le sport de haut niveau n’est pas incompatible avec la maternité, et que la détermination peut transcender les défis physiques.
Alors que la compétition battait son plein ce mercredi 31 juillet, Ramazanova s’est distinguée non seulement par sa précision, mais aussi par une révélation surprenante. L’archère a confié avoir senti son bébé bouger juste avant de marquer un 10, créant ainsi un moment de communion unique entre la future maman et son enfant à naître, au cœur même de l’arène olympique.
Une flèche tirée à deux
Yaylagul Ramazanova a livré une performance remarquable lors de son épreuve d’archerie. Malgré sa grossesse avancée, l’athlète azerbaïdjanaise a fait preuve d’une concentration et d’une maîtrise impressionnantes. C’est lors d’un tir crucial qu’elle a vécu un moment particulièrement émouvant. « J’ai senti mon bébé me donner un coup de pied avant de tirer cette dernière flèche, puis j’ai tiré un 10« , a-t-elle déclaré à l’agence de presse chinoise Xinhua.
Cette connexion unique entre la mère et l’enfant a transcendé la simple performance sportive. Ramazanova a ajouté : « Lors de ma préparation pour les Jeux olympiques, je ne me suis pas sentie mal à l’aise à cause de ma grossesse. Au contraire, j’ai senti que je ne me battais pas seule, mais que je me battais avec mon bébé. » Malheureusement, malgré cette belle symbiose, l’archère a été éliminée au tour suivant par sa concurrente allemande Michelle Kroppen.
Les mamans athlètes à l’honneur
L’histoire de Yaylagul Ramazanova n’est pas isolée. Ces Jeux Olympiques de Paris 2024 marquent un tournant dans la reconnaissance et l’inclusion des athlètes enceintes ou jeunes mamans. Nada Hafez, escrimeuse égyptienne, a elle aussi fait sensation en révélant sa grossesse de sept mois après son élimination en huitièmes de finale de sabre féminin. Sur Instagram, elle a partagé : « Ce qui vous apparaît comme deux joueurs sur la piste, ils étaient en fait trois ! C’était moi, mon concurrent et mon petit bébé à venir dans notre monde« .
Ces performances exceptionnelles mettent en lumière les défis uniques auxquels font face les athlètes enceintes. Nada Hafez a évoqué ces difficultés : « Mon bébé et moi avons eu notre part de défis, qu’ils soient physiques ou émotionnels. Les montagnes russes de la grossesse sont déjà difficiles à gérer, mais devoir se battre pour maintenir l’équilibre de la vie et du sport était vraiment ardu, même si cela en valait la peine« . Ces témoignages soulignent l’importance d’un soutien adapté pour ces sportives d’exception.
La participation d’athlètes enceintes aux Jeux Olympiques n’est pas nouvelle, mais elle reste rare. En 1920, la tireuse suédoise Kerstin Palm a concouru alors qu’elle était enceinte de sept mois. Plus récemment, en 2021, l’athlète américaine Allyson Felix a remporté une médaille d’or en relais 4x400m aux Jeux de Tokyo, moins de trois ans après avoir donné naissance à sa fille.
MOMentum : Une initiative pionnière pour les athlètes mamans
Face aux défis rencontrés par les athlètes mamans, des initiatives voient le jour pour leur apporter un soutien adapté. Au Canada, le projet MOMentum, mené par la rameuse Jill Moffatt, se distingue particulièrement. Cette initiative vise à aider les athlètes olympiques et paralympiques à gérer leurs besoins en matière de planification familiale tout en poursuivant leur carrière sportive de haut niveau.
MOMentum offre un large éventail de services : éducation en planification familiale, ressources, subventions, assistance juridique gratuite et mentorat. Jill Moffatt explique : « C’est formidable de faire partie de ce groupe de femmes qui va changer le vécu des athlètes féminines canadiennes dans le futur« . Cette initiative, soutenue par une Subvention Heritage d’OLY Canada, pourrait inspirer d’autres pays à mettre en place des programmes similaires.
Paris 2024 : Des Jeux plus inclusifs pour les parents athlètes
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 marquent un tournant dans la prise en compte des besoins des athlètes parents. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux, une garderie sera construite à l’intérieur du Village olympique. Cette initiative permettra aux athlètes parents de concilier plus facilement leur vie de famille et leur participation aux compétitions.
Ces changements reflètent une évolution plus large dans le monde du sport de haut niveau. La reconnaissance des défis spécifiques auxquels font face les athlètes parents, et en particulier les mères, ouvre la voie à des carrières sportives plus longues et plus épanouissantes. Les histoires inspirantes de Yaylagul Ramazanova et d’autres athlètes mamans aux Jeux de Paris 2024 ne sont que le début d’une nouvelle ère pour le sport olympique, où performance et parentalité pourront coexister harmonieusement.
L’un des principaux défis pour les athlètes parents est le financement. MOMentum cherche à attirer l’attention sur cette problématique. En effet, de nombreux athlètes voient leurs revenus diminuer pendant la grossesse et après la naissance, ce qui peut compromettre leur retour à la compétition. Des politiques claires en matière de soutien financier aux athlètes enceintes ou jeunes parents sont essentielles pour garantir l’égalité des chances dans le sport de haut niveau.