L’annonce d’une prime exceptionnelle avoisinant les 300 000 euros accordée au triple champion olympique suscite des remous au sein même du conseil d’administration du COJOP. Cette récompense, qui s’ajoute à un salaire déjà conséquent, pose question alors que le Parquet national financier s’intéresse déjà de près aux conditions de rémunération du président du comité d’organisation.
Alors que les lampions des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 se sont éteints depuis plusieurs mois, l’euphorie du succès laisse progressivement place aux questionnements. Si le bilan global de l’événement s’avère très positif sur tous les plans – sportif, médiatique, sécuritaire et artistique – c’est désormais l’aspect financier qui fait débat, notamment autour de la rémunération du président du comité d’organisation, Tony Estanguet.
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L’annonce d’une prime exceptionnelle avoisinant les 300 000 euros accordée au triple champion olympique suscite des remous au sein même du conseil d’administration du COJOP. Cette récompense, qui s’ajoute à un salaire déjà conséquent, pose question alors que le Parquet national financier s’intéresse déjà de près aux conditions de rémunération du président du comité d’organisation.
Un bilan financier qui dépasse les attentes
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Le comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris peut se targuer d’avoir réalisé une performance remarquable sur le plan financier. Avec 4,48 milliards d’euros de revenus générés et un excédent de 27 millions d’euros, les objectifs ont été largement atteints. « C’est une des fiertés de toute l’équipe de Paris 2024. Le bilan est très positif, on va même réussir à alléger les contributions d’argent public normalement prévues », se félicite Tony Estanguet.
Le COJOP, qu’est-ce que c’est ?
Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques est une association loi 1901 créée spécifiquement pour organiser les JO de Paris 2024. Son statut particulier d’association implique des règles strictes concernant la rémunération de ses dirigeants.
Une politique de récompense qui fait débat
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Fort de ces résultats positifs, le conseil d’administration a décidé de gratifier l’ensemble des salariés en CDI d’une prime de sortie. Cependant, c’est le montant attribué à Tony Estanguet qui cristallise les tensions. Sa rémunération annuelle de 270 000 euros bruts, à laquelle s’ajoute une part variable pouvant atteindre 20%, se voit donc complétée par cette prime exceptionnelle de 300 000 euros.
Cette décision n’a pas fait l’unanimité au sein du conseil d’administration, où deux membres ont manifesté leur opposition lors du vote. Ces dissensions reflètent un malaise plus profond concernant la politique de rémunération au sein d’une structure associative.
Les zones grises juridiques
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La situation est d’autant plus complexe que le statut d’association loi 1901 du COJOP impose normalement un plafond de rémunération fixé à 11 592 euros bruts mensuels. Cette limitation légale est au cœur de l’enquête menée par le Parquet national financier, qui s’intéresse depuis plusieurs mois aux conditions de rémunération du président du comité.
Le cadre légal des associations loi 1901
Les associations loi 1901 sont soumises à des règles strictes en matière de rémunération de leurs dirigeants. Le dépassement du plafond légal doit répondre à des conditions très précises et être justifié par des circonstances exceptionnelles.
L’attribution de cette prime exceptionnelle pourrait donc venir alimenter les investigations en cours et soulever de nouvelles questions sur la conformité des pratiques de rémunération au sein du COJOP. Les implications de cette affaire pourraient avoir des répercussions sur la perception de l’héritage des Jeux de Paris 2024.