Dans l’univers du rock français, Johnny Hallyday demeure une figure emblématique, même trois ans après sa disparition. Alors que ses fans continuent de lui rendre hommage, ceux qui l’ont côtoyé de près dévoilent peu à peu les facettes méconnues de l’idole des jeunes. C’est dans ce contexte que paraît « Johnny Hallyday et ses anges gardiens », un ouvrage signé Sacha Rhoul et Jean Basselin, deux hommes qui ont longtemps œuvré dans l’ombre du chanteur.
Ce livre, publié aux éditions Casa, offre un regard inédit sur la personnalité complexe de Johnny Hallyday. À travers les témoignages de ses anciens hommes de confiance, le lecteur découvre un artiste généreux et passionné, mais aussi capable de nourrir de profondes inimitiés. Ces révélations s’inscrivent dans une vague de confidences qui déferle en ce mois de novembre, à l’approche du triste anniversaire de la mort du rocker.
Les gardiens de la mémoire de Johnny
Novembre semble être le mois des confidences pour l’entourage de Johnny Hallyday. Alors que le photographe Jean-Marie Périer publie « Déjà hier », un recueil de chroniques où il raconte notamment comment Johnny a pulvérisé sa Ferrari neuve en à peine quatre heures, Yarol Poupaud, ancien guitariste du chanteur, dévoile dans « Électrique » les rituels d’avant-concert de l’artiste et ses petits secrets culinaires.
C’est dans ce contexte que Sacha Rhoul et Jean Basselin prennent la plume pour partager leur expérience unique auprès de Johnny Hallyday. Sacha Rhoul, aujourd’hui octogénaire, a été le secrétaire particulier du chanteur pendant dix-sept ans, de 1966 à 1983. Jean Basselin lui a succédé à ce poste de 1989 à 1991. Leur livre, au titre évocateur, promet de lever le voile sur le quotidien tumultueux du rockeur.
Un cœur d’or derrière la façade du rocker
L’un des aspects les plus marquants révélés par Sacha Rhoul est la générosité insoupçonnée de Johnny Hallyday. Loin de l’image du rockeur rebelle, le chanteur se montrait particulièrement attentif aux difficultés de ses fans. Rhoul raconte comment Johnny lui demandait régulièrement de distribuer des enveloppes remplies de billets aux familles dans le besoin qui lui écrivaient. « Il ne voulait pas que ça se sache », précise l’ancien secrétaire, soulignant la discrétion de ces actes de bonté.
Cette facette philanthropique contraste avec l’intensité de la vie aux côtés de Johnny. Sacha Rhoul ne cache pas la difficulté de cette expérience : « J’étais prêt à donner ma vie pour ce mec, mais vivre avec lui, 24 heures sur 24, c’était costaud », confie-t-il au Parisien. Ces mots témoignent de l’engagement total que demandait Johnny à son entourage, mais aussi de l’attachement profond qu’il suscitait.
Les rivalités secrètes du monde du showbiz
Malgré sa générosité, Johnny Hallyday n’était pas exempt de sentiments négatifs envers certains de ses pairs. Sacha Rhoul révèle une information surprenante : « Les seuls mecs que Johnny n’aimaient pas, c’est Claude François et Dick Rivers, car il les trouvait inhumains avec leur entourage ». Cette inimitié se manifestait parfois de manière spectaculaire, comme lors d’un gala où Johnny, partageant l’affiche avec Dick Rivers, débuta son set par la chanson « Dégage » avant de quitter la scène prématurément.
Quant à Claude François, la rivalité semblait encore plus intense. « Quand Johnny était fatigué, il voulait lui casser la figure », rapporte Rhoul. Les raisons de cette animosité étaient multiples : une histoire de femmes, certes, mais surtout le comportement de Claude François envers son équipe. Johnny ne supportait pas que ce dernier « insulte ses musiciens et ses techniciens et les humilie en public ». Cette tension était telle que Claude François envoyait des éclaireurs vérifier que Johnny n’était pas présent dans les restaurants parisiens où il souhaitait dîner, pour éviter toute rencontre fortuite.
Ces révélations offrent un éclairage nouveau sur les coulisses du showbiz français des années 60 et 70, montrant que même les plus grandes stars n’échappaient pas aux querelles et aux rivalités. Elles permettent également de mieux comprendre la personnalité complexe de Johnny Hallyday, capable de grandes générosités comme de fortes antipathies, toujours guidé par un sens aigu de la loyauté envers ceux qu’il estimait.